Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un secouriste mort au combat Il avait choisi d’être volontaire, d’aller au-delà du devoir. Il ne faisait pas la différence entre l’hébreu et l’arabe. Sa mission à lui, c’était de partir en urgence pour ramener à la vie un cœur qui a cessé de battre, ou simplement, réconforter une personne du troisième âge. En temps de guerre il y a, dit-on, les conventions de Genève qui doivent être respectées par les partis ou pays en conflit. Pourtant, j’ai du mal à me détacher de cette image, qui a fait le tour de la presse, d’une ambulance touchée de plein fouet, au centre de sa croix rouge. Mais ce n’était pas assez pour ces seigneurs de la guerre, ceux qui se battent pour triompher contre le terrorisme. Michael Jbeili, secouriste à la Croix-Rouge libanaise, secteur Zahlé, avait une mission. Avec ses compagnons (en uniforme), balisés de leur croix rouge, comme le veut la convention de Genève, ils devaient escorter un convoi de réfugiés qui sortait du Liban-Sud. Il a été mortellement touché par un obus qui est venu s’écraser près de l’ambulance. Mort au combat? Non! Martyr? Pour beaucoup, oui! Héros? Sûrement. Pour tous les secouristes de la Croix-Rouge libanaise, cette institution noble, au service du Liban et des Libanais à qui tu as donné ton sang, ta vie. Sherif AOUN Ancien secouriste Le trésor des anges Une photo de robe de mariée froissée, déchirée d’un journal. Comme un secret bien gardé. Une grosse clé qui ouvre une porte secrète que l’on ne trouvera jamais. Un gros bourdon vert. Dans une boîte à bijoux, des noyaux d’abricot, du sable, des fourmis et un élastique rouge. Ces petits riens qui disent la couleur des rêves de nos enfants quand nous vidons leurs poches après le bain du soir. Qui n’a pas connu ces moments, quand la vie fait un détour par le ciel pour laisser les anges nous sourire une dernière fois ? J’aurai voulu vider les poches de nos enfants tués par notre bêtise. Pour une dernière fois, j’aurai voulu dire merci à la vie simple et sublime. Jean-Claude DELIFER Montréal Sauver ce qui peut l’être Cette guerre a fait couler beaucoup d’encre. Beaucoup de larmes sont versées sur les victimes, martyrs de cette guerre. Beaucoup de regrets aussi pour cette saison touristique quasi perdue. Je dis bien quasi perdue car peut-être pourrions-nous encore en sauver une partie. N’oublions pas qu’il en reste un peu plus de deux mois, si nous comptons octobre. Il y a des fous un peu partout dans ce monde qui cherchent l’aventure, qui aimeraient venir voir et immortaliser sur des photos les exploits d’Israël. Ils pourraient plus tard comparer à ce que sera le Liban une fois reconstruit, preuve de sa détermination à se relever rapidement de ses cendres. Pour amener ces casse-cou, il faudrait que le ministère du Tourisme fasse quelque chose pour les attirer, comme, par exemple: – offrir 50% de réduction sur les billets d’avion à destination du Liban ; – faciliter la délivrance des visas à l’aéroport; – financer les séjours dans les hôtels; – réactiver les festivals de Baalbeck, Beiteddine, Byblos etc. à des prix réduits; – organiser des tours gratuits en collaboration avec les agences de voyages; – organiser sur la place des Martyrs des soirées pour célébrer la fin de la guerre; – Pour financer tout cela, les fonds pourraient être prélevés sur les aides provenant de l’étranger. Mais, un grand mais : cette guerre est-elle vraiment terminée ? Israël nous laisserait-il tranquilles pour réaliser ce rêve ? Attendons d’abord que le blocus soit levé et que la Finul Plus se déploie. Michel BARDAWIL Souveraineté sans partage Le Liban est assiégé de tous les côtés et Israël exige la présence des forces des Nations unies pour les surveiller. En mer et dans les airs, l’armée israélienne maintient un blocus total. Mais après tout cela que restera-t-il de la souveraineté et de l’indépendance du Liban? Restaurer l’autorité du gouvernement ne veut pas dire le priver de tout pouvoir sur son territoire et à ses frontières. De quel droit un pays, en l’occurrence Israël, s’octroie-t-il le droit d’imposer un blocus sur un autre pays indépendant et membre fondateur des Nations unies? Comment les prétendants à la démocratie universelle acceptent-ils cette agression criante contre les droits des peuples à vivre libres sur leur terre? Le Liban doit retrouver sa souveraineté et exercer son autorité sur l’ensemble de son territoire; il ne doit concéder aucune parcelle de ce pouvoir à personne, ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin d’un vrai gouvernement, suffisamment représentatif et fort, qui pourra défendre les intérêts du pays sans rechercher les compromis, voire les compromissions. Le Liban a besoin d’une armée capable de défendre son territoire pour ne pas laisser à d’autres cette fonction. Au lieu de gaspiller des milliards de dollars, il aurait été plus utile d’équiper notre armée pour lui permettre de remplir au mieux son devoir. Il est temps de parler enfin d’une patrie une et indivisible pour tous et d’un État respecté et accepté par l’ensemble des Libanais, qui pourra, à lui seul, assurer la sécurité, l’indépendance et la souveraineté du pays et de tous ses habitants. Le Liban sera démocratique, multiconfessionnel, souverain, indépendant ou il ne sera plus. Dr Georges DIAB France La frontière de l’absurde Français résident au Brésil, j’ai plusieurs amis libanais. Mon père, Philippe de Vendeuvre, avait lui aussi de très bons amis libanais. M. Pierre Lyautey, neveu du maréchal, grand ami du Proche-Orient, était présent en 1920 à la cérémonie de naissance du Liban. C’était un ami intime de ma famille et je l’aimais beaucoup. Vous imaginez peut-être que je me réjouis de l’initiative française de prendre le commandement de la Finul. Je la regrette vivement. Que ferons-nous en cas de bombardement israélien sur le Liban? Cette probabilité me paraît hélas élevée. Nous serons impuissants et vous nous accuserez d’en être complices. À mon avis, la France aurait dû envoyer tout de suite un porte-avions au large des côtes israéliennes et bombarder les pistes de décollage des avions qui vous bombardaient. Cette fausse paix est très dangereuse. Elle garantit en fait la possibilité pour Israël de continuer à vous détruire, pour les raisons que tout le monde connaît, la moindre n’étant pas l’existence à sa frontière d’un État multiconfessionnel. La preuve en est ce blocus auquel Israël vous a condamnés. De quel droit? Devant une attitude aussi hostile, après avoir été monstrueusement criminelle, le Liban ne devrait-il pas reprendre avec la Syrie un dialogue constructif? J’ai parfois l’impression que vos rapports avec la Syrie sont empreints de passion au détriment de votre intérêt. Je ne veux pas entrer plus en détail sur cette question qui ne concerne que vous. Arnaud de VENDEUVRE São Paulo, Brésil NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Un secouriste mort au combat

Il avait choisi d’être volontaire, d’aller au-delà du devoir. Il ne faisait pas la différence entre l’hébreu et l’arabe. Sa mission à lui, c’était de partir en urgence pour ramener à la vie un cœur qui a cessé de battre, ou simplement, réconforter une personne du troisième âge. En temps de guerre il y a, dit-on, les conventions de...