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Politique de guerre ou politique de paix?

Pour toute action, qu’elle soit commerciale, sportive, financière, politique et surtout militaire, une stratégie et une analyse sont préétablies avec deux ou trois éventualités. En ce qui concerne notre guerre avec Israël, la politique de guerre américano-israélienne, la puissance de feu d’Israël ont-elles été prises en considération? Voilà la vraie question que l’on doit se poser. Et en définitive n’est-ce pas le résultat qui compte, que cela soit dans une victoire ou une défaite? Toutes ces questions, et bien d’autres que l’on peut se poser, se résument malheureusement à ce jour aux chiffres suivants: Du 12 juillet au 14 août 2006 1 – Nous avons fait trois prisonniers ; nous avons plus de 1 500 morts. 2 – Les habitants du Sud vivaient paisiblement dans leurs maisons. Plus de 800000 ont été déplacés et ont vécu dans des conditions tout ce qu’il y a de plus honteuses. 3 – Plus de 150000 personnes vont retrouver leurs logements détruits ou, à tout le moins, rendus inhabitables. 4 – Une économie, qui devait bénéficier d’un revenu de plus de 5 milliards de dollars, se retrouve avec une facture de 5 milliards de dollars de reconstruction, soit un déficit de plus de 10 milliards. Avions-nous besoin de ce chiffre pour augmenter notre dette? 5 – Une confiance politique, sociale, économique, internationale, qui se trouvait dans une courbe ascendante spectaculaire, s’est retrouvée en 24 heures dans une courbe descendante catastrophique et qui nécessitera plus de trois ans pour s’en remettre. 6 – Nous étions braqués sur la question des fermes de Chebaa ; à la fin de cette guerre, tout le Sud s’est retrouvé occupé. En contrepartie, il faut le reconnaître, Israël n’avait jamais subi durant ses guerres des pertes aussi lourdes et surtout n’avait jamais été atteint à l’intérieur de son territoire. Mais est-ce là le but de la politique libanaise? Avons-nous réellement gagné la guerre? Pouvons-nous être réellement fiers des résultats si nous nous estimons l’avoir gagnée? Voilà bientôt 50 ans qu’Israël n’a pas réussi à gagner son intégration et la sympathie des pays environnants, ni à se faire accepter dans le contexte moyen-oriental où il est minoritaire. Ne vaudrait-il pas mieux pour lui d’adopter une politique de paix et de négociation ? Il est temps, messieurs les politiciens libanais et non libanais de réaliser la valeur multiconfessionnelle du Liban des années 60 et d’en faire un exemple mondial. Il faudrait que les USA renoncent à une politique de guerre qui, depuis le Vietnam, ne leur apporte rien et adoptent une politique de paix et de négociations. Israël, de son côté, ne voit-il pas qu’à long terme (50-100 ans), et pour peu qu’il persiste dans cette politique de guerre, son existence serait sérieusement remise en question, au détriment de son peuple qui, avant tout, a le droit de vivre dans la paix, le respect et la sérénité? Quant à nous, ne devons-nous pas être libanais d’abord et donc voir l’intérêt du Liban en premier? Nous avons toujours été un exemple de coexistence; essayons de continuer à l’être en travaillant sur un plan de paix durable. En conclusion, il faudrait rendre hommage à notre Premier ministre, M. Fouad Siniora, car voilà bien longtemps que nous n’avons pas eu un dirigeant qui pense Liban. Et qui n’a pas peur de le dire et d’agir dans ce sens. Nabil J.TABET
Pour toute action, qu’elle soit commerciale, sportive, financière, politique et surtout militaire, une stratégie et une analyse sont préétablies avec deux ou trois éventualités.
En ce qui concerne notre guerre avec Israël, la politique de guerre américano-israélienne, la puissance de feu d’Israël ont-elles été prises en considération? Voilà la vraie question que...