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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un édifice nommé civilisation Nous autres humains avons au fil des siècles et des millénaires construit un édifice beau et fragile qui a pour nom civilisation. La civilisation postule que : non, l’homme n’est pas seulement un loup pour l’homme, que la force n’est pas pour lui en toute chose l’ultima ratio, qu’il est aussi capable d’amour, de sacrifice pour autrui. À partir de là, deux choix se présentent, le premier : mon devoir de survie prime. Si ma survie condamne des milliers d’innocents à mourir, c’est tragique, mais il faut ce qu’il faut. Deuxième choix : ma survie n’a guère de sens si elle se construit sur le massacre d’innocents. Les partisans du premier choix diront que les éléments de civilisation du choix numéro deux l’État de droit international, les Nations unies, le jeu diplomatique (se parler au lieu de s’entre-tuer), tout cela fait ringard, mollachu, aveugle, voire carrément lâches. J’admets cependant que le dire, c’est facile, mais rien n’est vraiment simple. Nada HADDAD Depuis 6 000 ans... Liban mon amour, ma peine est incommensurable. Depuis 6 000 ans tu es la proie des loups. Combien de temps doit encore durer ton calvaire ? Dix-huit ans de guerre civile, où Israël a versé le carburant et continue à le faire. Car, semble-t-il, Israël a oublié ses martyrs de l’Holocauste nazi. Aujourd’hui, il commet des barbaries, ouvertement, et le monde entier regarde, les bras croisés. Au Liban, cette fois, ils ont encore crucifié le Christ. Cette terre libanaise que Jésus a foulée plus d’une fois de ses pieds bénis. Je vis depuis bientôt trente ans en Allemagne, mais mon cœur, mon âme et toutes mes pensées sont au Liban, et je pleure. Gabriel EID Allemagne Bravo la Croix-Rouge ! Les vrais héros de cette guerre, ce sont les volontaires de la Croix-Rouge. Infatigables, œuvrant dans des circonstances extrêmement difficiles, dangereuses le plus souvent, ils était là, en première ligne. Lorsque les Syriens ont quitté le Liban, le président de notre pays les a décorés pour «mérites» rendus au Liban! Espérons que la Croix-Rouge recevra la récompense qu’elle mérite. Parce que ces hommes et ces femmes n’ont pas attendu, eux, pour voler au secours de leurs semblables, sans s’enquérir de leur région, de leur religion. Et pas seulement pour parader devant les caméras de la télévision. Merci et Bravo! Heidi KANAFANI C’est ça la guerre ! Et dans cette chaleur, il avançait. Il était seul à présent, tout petit, tout écrasé par la foule. Le quai grouillait de gens, de bruits, de gestes et de sueur. Cette odeur de sueur, de chaleur écrasante, de chairs collées l’une contre l’autre, il ne l’oublierait jamais. Hier encore, il fêtait ses 7 ans avec la famille, les ballons et les joujoux, le gâteau et les bougies. La fête et la joie. Toute cette ambiance de fête gardait place au brouhaha et au va-et-vient incessant maintenant. Il y a juste quelques instants, il s’accrochait à sa mère d’une main et serrait celle de son père de l’autre. Déjà, ils ne sont plus. Il ne saurait les trouver sur le quai parmi tout ce monde. Beaucoup de faces se retournaient vers lui, mais des faces préoccupées. Mais non, ce n’étaient pas les leurs. Comme par magie, il ne pleurait pas ; on aurait dit qu’au moment même, il ne se savait pas perdu. Oui, il n’était pas perdu, mais il n’arrêtait de chercher sans arrêt. L’officier près du bateau lui parut soudain familier. Il reconnaissait en lui son cadeau d’hier, où le soldat de bois etait en uniforme vert avec un petit sifflet. Il s’approcha à grands pas, aussi bien qu’il le pouvait, car à chaque pas en avant correspondait une bousculade en arrière. Si petit qu’il était, qui pourrait le remarquer, telle une aiguille dans une meule de foin? Seul, il monta à bord. Il se faufila entre les familles déjà installées. Savait-il qu’il partait, non pas comme autrefois en tournée de mer avec son papa, mais tout seul, cette fois, il quittait le pays pour de bon? Quelques heures plus tard, à 19 heures, le coucher s’annonça lentement, dissipant les dernières bouffées de chaleur et éloignant les derniers cris du quai. Lui, de son hublot, il regardait la mer. Elle était effrayante ce soir-là. Elle lui rappela sa mère, son père, sa famille et soudain sa solitude. C’est alors qu’il s’effondra: c’etait fini. Ses yeux se noyaient de larmes à mesure que son petit monde se noyait dans l’eau noire autour. Il était seul maintenant. Tout seul, et la vie, elle, ne faisait que commencer. Carla S. FÉGHALI Compensations Je propose au Hezbollah de faire les propositions suivantes à ce qu’on appelle la communauté internationale: – Cette communauté s’engage à effacer la totalité de la dette intérieure et extérieure du Liban (40 milliards de dollars), sachant que la grande majorité de cette dette résulte des différentes guerres et agressions israéliennes contre le Liban. – Cette même communauté s’engage à indemniser le Liban pour la totalité des pertes directes et indirectes (15 milliards de dollars) causées par l’agression israélienne du juillet 2006. – Le retour sous la souveraineté libanaise des fermes de Chebaa et la libération de tous les détenus libanais dans les geôles israéliennes. – La libération par le Hezbollah de tous les soldats prisonniers israéliens. – Le Hezbollah s’engage, selon un calendrier précis (12 à 18 mois), à intégrer l’armée libanaise, sous une forme à définir avec le gouvernement libanais et les Nations unies, et s’engage en outre à devenir un parti politique seulement. Ahmad EL-HAGE Un grand merci aux soldats de l’ONU L’ONU envoie des troupes au Liban; la Finul se forme et avec elle renaissent tous nos espoirs de paix et de stabilité. Merci aux pays qui ont accepté la participation, mais surtout, un grand merci à tous ces soldats qui ont quitté pays, amis, famille, femme et enfants pour une mission délicate et dangereuse. Le danger les guette, pris entre deux adversaires dans un Sud brûlé, truffé de mines et de surprises explosives, aux conditions de vie difficiles. Mais au nom de la paix ils sont venus, alors que beaucoup de nos jeunes ne pensent qu’à s’exiler vers des cieux plus cléments. Puisse le peuple libanais savoir apprécier à sa juste valeur l’aide internationale et être reconnaissant aux soldats de l’ONU, les remercier et faciliter leur mission au Liban. Carmen et Marie-Noëlle KHOURY
Un édifice nommé civilisation

Nous autres humains avons au fil des siècles et des millénaires construit un édifice beau et fragile qui a pour nom civilisation.
La civilisation postule que : non, l’homme n’est pas seulement un loup pour l’homme, que la force n’est pas pour lui en toute chose l’ultima ratio, qu’il est aussi capable d’amour, de sacrifice pour...