L’armée israélienne accusée d’abus en Cisjordanie

L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a dénoncé hier une nette augmentation des atteintes aux droits de l’homme imputées à l’armée israélienne en Cisjordanie que masque l’actualité au Liban et dans la bande de Gaza. Dans un rapport, l’ONG précise disposer d’éléments suffisants démontrant que les abus, humiliations et sévices infligés par les soldats israéliens et la police des frontières à des Palestiniens sont « en progression substantielle » depuis la fin du mois de juin. « Les informations relatives aux nombreuses victimes civiles et militaires israéliennes faites par le Hezbollah ont aggravé la colère et la frustration des forces de sécurité, qu’elles ont exprimées par des agressions accrues contre les Palestiniens », estime B’Tselem. « Comme l’attention de l’opinion était presque totalement focalisée sur les événements au Liban et, dans une moindre mesure, à Gaza, les forces de sécurité en Cisjordanie ont pu penser qu’elles ne seraient pas tenues responsables de traitements violents et brutaux », poursuit l’ONG. L’association cite en exemple le cas de Mater Khamaiseh, un marchand de légumes de Jénine interpellé par quatre soldats israéliens le 1er août alors qu’il venait de contourner un barrage établi à la sortie de la ville. Khamaiseh, dit B’Tselem, aurait été conduit dans une oliveraie voisine où les soldats l’auraient passé à tabac et soumis à des pratiques d’intimidation poussées (rafale tirée juste au-dessus de sa tête, simulacre d’exécution avec une arme chargée à blanc). L’armée israélienne n’a pas commenté les affirmations spécifiques de l’organisation, qui a saisi le ministère de la Justice, mais dit « réagir avec sévérité à toutes les atteintes injustifiées à l’intégrité, à la propriété et à la dignité des résidents palestiniens ».