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La résistance ... sur un terrain de foot

«Aïta el-Chaab-Liban bat en finale Beit Lahia- Palestine ! » Des enfants palestiniens baptisent leurs équipes de foot du nom de localités libanaises, palestiniennes ou irakiennes pour saluer leur « résistance » face aux forces israéliennes ou américaines. Répartis en huit équipes, les jeunes footballeurs, âgés de moins de 14 ans, ont participé ce week-end à un tournoi organisé dans le village de Doura el-Qarei, en Cisjordanie, dans le cadre d’un camp d’été. Les six autres équipes ont été baptisées Jénine et Beit Hanoun, du nom des territoires palestiniens, Bint Jbeil et Cana, ainsi que Fallouja et Ramadi, hauts lieux de la rébellion antiaméricaine en Irak. Le village de Aïta el-Chaab, au Liban-Sud, a été le théâtre de combats acharnés entre l’armée israélienne et le Hezbollah lors de la récente offensive israélienne, alors que Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, a été la cible de nombreuses incursions de Tsahal. « J’ai demandé aux enfants de choisir les noms de grands clubs comme le Real Madrid ou Barcelone, mais ils ont opté pour d’autres noms », raconte l’organisateur du tournoi, Youssef Zaghloul, 45 ans, à Hossam Ezzeddine, journaliste à l’AFP. Armé d’un mégaphone, Naïm Fawzi s’est improvisé commentateur. Il rend compte du déroulement des rencontres en usant d’un langage très martial. Le match se déroule sur un petit terrain vague, à l’intérieur du village. « Le défenseur de Aïta el-Chaab a le ballon. Il veut lancer l’offensive. Il passe le ballon à un joueur retranché sur le flanc gauche qui décoche un missile sol-sol pour marquer le premier but », s’époumone le commentateur. Son enthousiasme attire, autant que le match lui-même, l’attention des quelques dizaines de spectateurs. Et lorsqu’un hélicoptère de l’armée israélienne survole le village situé près d’une colonie juive, il clame : « Le match est tellement enflammé que les forces de l’occupation vont intervenir. » La « militarisation » d’un tournoi sportif pour minimes participant à un camp d’été reflète, selon des sociologues, l’impact des conflits dans la région sur les enfants et sur la population palestinienne en général. « L’enfant palestinien observe ce qui se passe dans son environnement. Ce qu’il constate influence son comportement dans la rue, à la maison ou à l’école », souligne le docteur Abdelrahmane el-Turk, spécialiste de sociologie politique. Selon lui, l’impact psychologique des situations de guerre sur les enfants peut perdurer et influer sur leurs comportements, même une fois majeurs. « Personne ne peut savoir quel sera leur comportement à l’avenir après avoir été exposés à cet environnement. Ils risquent d’avoir des penchants extrémistes », met-il en garde. De nombreuses associations palestiniennes organisent des camps d’été pendant les vacances scolaires pour divertir les enfants et leur faire oublier la violence qui fait largement partie de leur quotidien. « Nous ne pouvons pas totalement isoler l’enfant de son environnement, ou l’empêcher d’y penser ou d’y réagir », reconnaît toutefois Moussa Abou Zeid, « coordinateur général » des camps d’été organisés par des associations relevant de l’Autorité palestinienne. « Notre plus grande réussite, c’est d’avoir été en mesure de juguler les penchants agressifs entre les enfants pendant la durée des camps », ajoute-t-il.
«Aïta el-Chaab-Liban bat en finale Beit Lahia-
Palestine ! » Des enfants palestiniens baptisent leurs équipes de foot du nom de localités libanaises, palestiniennes ou irakiennes pour saluer leur « résistance » face aux forces israéliennes ou américaines.
Répartis en huit équipes, les jeunes footballeurs, âgés de moins de 14 ans, ont participé ce week-end à un tournoi...