RDCONGO Combats à l’arme lourde en plein cœur de Kinshasa

Des tirs à l’arme lourde dans le centre de Kinshasa ont opposé hier pour la deuxième journée consécutive les gardes rapprochées du vice-président Jean-Pierre Bemba et du président sortant Joseph Kabila qui a appelé au cantonnement des belligérants dans la capitale. Hier, les violences postélectorales ont gagné l’est de la ville : la police congolaise a ainsi tiré en l’air pour disperser des jeunes qui voulaient piller des échoppes dans le quartier (Est) de Limete et des tirs sporadiques d’armes automatiques ont été entendus dans la quartier de Ndjili, non loin de l’aéroport international. Hier, le président sortant Joseph Kabila s’est prononcé pour le cantonnement immédiat des éléments de la garde présidentielle et des hommes du vice-président Jean-Pierre Bemba, qui ont repris dans la matinée leurs affrontements à l’arme lourde dans un quartier du centre-ville. Par ailleurs, devant la poursuite de ces accrochages débutés dimanche, la force européenne (Eufor), chargée d’intervenir en cas de dérapage du processus électoral, a reçu hier des renforts : trois hélicoptères et une cinquantaine de soldats français, portugais et suédois des forces spéciales depuis le Gabon. On comptait lundi cinq morts, mais aucun bilan des derniers affrontements n’était disponible hier. Des sources militaires onusiennes et de l’Eufor estimaient toutefois que « plusieurs militaires » avaient été tués. Par ailleurs, l’ONU a fait savoir hier tard dans la soirée que les camps du président de la République démocratique du Congo, Kabila, et du vice-président, Bemba, ont signé un accord de retrait de leurs troupes respectives du centre de Kinshasa après deux jours d’affrontements à l’arme lourde. Les échanges de tirs à l’arme lourde avaient éclaté lundi après-midi autour de la résidence de M. Bemba pendant qu’il y recevait les 14 ambassadeurs membres du CIAT pour évoquer les affrontements survenus dimanche soir à Kinshasa et chercher une solution pour un retour au calme.