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Actualités - RENCONTRE

REPORTAGE À Gaza, les parents ne peuvent subvenir aux dépenses de la rentrée scolaire

«Je n’ai pas d’argent pour envoyer mes enfants à l’école. » Comme Mohammad Abou Mour, de nombreux parents d’élèves dans la bande de Gaza ne peuvent subvenir aux dépenses de la rentrée scolaire en raison de la crise financière aiguë qui sévit dans les Territoires. « Je ne sais pas comment faire. Cette année, je n’ai rien pu acheter pour mes enfants, ni les uniformes, ni les livres, ni les fournitures scolaires » pour la rentrée, le 2 septembre, se lamente ce fonctionnaire du camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. « Je n’ai pas été payé depuis le mois de mars et je n’ai pas d’argent pour envoyer mes quatre enfants à l’école », poursuit-il. « Pour les uniformes et les chaussures, ils pourront encore mettre ceux de l’année dernière, mais pour les livres... ». Comme lui, les 160 000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, principal employeur dans les territoires palestiniens, n’ont presque pas été payés depuis le mois de mars en raison de la suspension des aides financières occidentales après l’entrée en fonctions du gouvernement issu du mouvement islamiste Hamas. À l’école Abdallah Abou Sitta de Khan Younès, l’enseignant Hamam al-Faqawi se prépare à une rentrée difficile. « Les parents devront débourser environ 100 shekels (23 dollars) pour les uniformes et les chaussures des enfants, et 100 shekels pour les livres et fournitures scolaires. Tous ne pourront pas le faire », admet ce professeur d’anglais. « Nous allons devoir organiser des collectes pour ceux qui ne peuvent se payer des uniformes. Et pour les livres, les élèves les partageront à plusieurs », indique-t-il. Pour soulager les parents, le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a réduit à 20 shekels (4,5 dollars) les frais de scolarité dans les écoles publiques, contre environ 60 shekels (14 dollars) normalement, mais pour beaucoup, cela sera insuffisant. Ziad Salman est père de sept enfants. « Les frais de scolarité, plus les dépenses pour la rentrée, cela fait plus de 1 500 shekels (340 dollars) cette année », calcule-t-il. « Alors, j’ai ressorti les uniformes de l’année dernière, et puis j’ai emprunté de l’argent. » Fonctionnaire lui-même, il n’a perçu qu’un mois et demi de salaire depuis le mois de mars, soit près de 680 dollars. « La situation est alarmante. Elle s’est gravement détériorée par rapport à l’année dernière », s’inquiète Ali al-Farra, directeur de l’école Kamel Nasser Bey de Khan Younès et représentant de l’Union générale des enseignants. « Les gens viennent me voir et se plaignent de ne pas avoir les moyens de faire face aux dépenses de la rentrée cette année », affirme-t-il. Selon lui, « un élève sur deux va connaître des difficultés pour acheter les livres, fournitures et uniformes cette année ». Son syndicat prévoit une journée d’action à la rentrée. « On espère que le ministère va pouvoir faire quelque chose », déclare-t-il sans trop y croire. « Le pire, estime Hamam al-Faqawi, ce sont les conséquences pour l’éducation des enfants. Cela risque de pousser de nombreux parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école. L’année dernière, les élèves sans uniformes étaient renvoyés de la classe. Cette année, je ne peux pas faire ça », affirme-t-il. « J’ai peur pour mes enfants et ceux des autres », confie Mohammad Abou Mour. « J’ai peur qu’ils ne finissent dans la rue. » Djallal MALTI (AFP)
«Je n’ai pas d’argent pour envoyer mes enfants à l’école. » Comme Mohammad Abou Mour, de nombreux parents d’élèves dans la bande de Gaza ne peuvent subvenir aux dépenses de la rentrée scolaire en raison de la crise financière aiguë qui sévit dans les Territoires. « Je ne sais pas comment faire. Cette année, je n’ai rien pu acheter pour mes enfants, ni les uniformes, ni les...