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Actualités - CHRONOLOGIE

REPORTAGE – La culture du tabac faisait vivre quelque 100 000 personnes La guerre a privé les paysans du Sud de leurs récoltes

Leurs villages ont été bombardés et leurs proches tués. Les paysans du Sud-Liban relèvent aussi que la guerre a dévasté les récoltes, leur seul moyen de survie, rapporte une dépêche de Reuters. « Une guerre d’un mois a ruiné la récolte d’une année », constate Sameh Chalhoub, cultivateur de tabac dans les environs du village de Cana, où 27 civils ont péri dans les bombardements. Environ 14 000 familles, soit quelque 100 000 personnes, vivent de la culture du tabac dans le Sud-Liban, selon les estimations d’un spécialiste auprès des autorités. La plantation du tabac se déroule de février à mars, et la récolte s’étale de juin à août. Près de la moitié du temps consacré à la cueillette a donc été amputée cette année. « La feuille doit posséder certaines propriétés physiques et chimiques quand vous la cueillez, sinon elle est gâchée », précise le spécialiste. Dans le village de Srifa, des feuilles de tabac récoltées sont empilées à terre, recouvertes de décombres et de la poussière provoqués par l’explosion de bombes durant la guerre. Un bâtiment dont la façade a été soufflée laisse voir l’intérieur d’un grenier, où quantité de feuilles, qui avaient été accrochées pour sécher, sont désormais perdues. Pendant plusieurs semaines, des villageois, forcés de quitter le secteur n’ont pas pu s’occuper de leurs champs. Bien que le conflit ait pris fin depuis le 14 août, les paysans se gardent toujours de s’aventurer sur les parois des collines avoisinantes en raison du danger représenté par les bombes qui n’auraient pas encore explosé. « Nous avons peur de sortir dans les champs. Voilà la guerre que nous menons désormais, la guerre contre ces corps étranges », raconte Mahmoud Chalhoub, paysan de Cana, faisant référence aux bombes qui n’ont pas explosé. Environ 10 % des munitions n’ont pas explosé, selon l’ONU, ce qui laisserait penser qu’entre 8 000 et 9 000 bombes menacent les habitants du Sud-Liban. Si les feuilles de tabac constituent leur principale ressource, les paysans de la région cultivent également figuiers et oliviers. Les collines autour de Cana sont recouvertes d’oliviers, des arbres d’autant plus précieux qu’ils mettent une dizaine d’années à donner leurs premiers fruits. « Chaque bombe a détruit trente arbres », assure Chalhoub en montrant des parois de colline roussies par la guerre.
Leurs villages ont été bombardés et leurs proches tués. Les paysans du Sud-Liban relèvent aussi que la guerre a dévasté les récoltes, leur seul moyen de survie, rapporte une dépêche de Reuters.
« Une guerre d’un mois a ruiné la récolte d’une année », constate Sameh Chalhoub, cultivateur de tabac dans les environs du village de Cana, où 27 civils ont péri dans les...