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Actualités - OPINION

L’agression israélienne et ses retombées

À mon voisin Israël Que l’on s’alarme du nucléaire iranien, cela est convenu. Que l’on prenne au sérieux les mises en garde de la Syrie contre le risque de régionalisation du conflit, on connaît la chanson. Mais face à la démesure de ta riposte contre le Hezbollah, devenue instantanément guerre totale et lâche contre mon pays, face à l’abus de l’usage de ta force, à l’abus de sa durée, à l’échec connu d’avance de cette stratégie militaire, la communauté internationale (est-il encore décent de l’évoquer ?) a brillé par son apathie et son manque de discernement. Est-ce là la définition de l’autodéfense ? Nul besoin de rappeler la sophistication de l’armement d’Israël, un tel usage de ton arsenal est-il éthiquement acceptable ? Pour assurer la sécurité de ta population, as-tu le loisir d’anéantir ton voisin, corps et biens ? Les bombardements aériens n’ont jamais délogé, encore moins désarmé, une guérilla. Tes rois de la guerre ont-ils déjà oublié l’Irgoun ? Tu t’arroges le droit de faire appliquer à ta manière la résolution 1559 des Nations unies, et les autres résolutions en attente, qu’en dis-tu ? As-tu gradué le droit fondamental à la vie ? Aurais-tu un droit supérieur au mien ? Un mort chez toi en vaut-il 10 chez moi ? Il est à l’honneur de tout soldat de désobéir à un ordre si la mission ne lui semble pas juste. Les tiens sont encore bien dociles. Ils sont à l’image de cette « communauté » internationale qui, dans son écrasante majorité, se range derrière la puissance américaine, au mépris du droit international qu’elle s’est elle-même appliquée à créer. Que les États-Unis échouent dans leur politique au Proche-Orient, c’est devenu une évidence. Mais toi, Israël, voilà bientôt 60 ans que tu existes dans ce monde arabe, sémite comme toi, que tu devrais bien connaître. Es-tu trop orgueilleux, trop vaniteux que sais-je, pour te placer un instant, hors de tes frontières et te regarder ? Qu’as-tu récolté en 60 ans ? Que sèmes-tu aujourd’hui ? Il en va pour un État comme pour chacun d’entre nous, à un moment de sa vie on prend le temps (il nous a si vite rattrapé) de réfléchir sur soi, de se poser les vraies questions, de faire la part de la haine, des rancunes et de l’amour que l’on porte dans son cœur, de dépasser les blocages parce qu’on a enfin décidé de mieux vivre avec soi-même et avec les autres. Le Liban faisait ses premiers pas sur ce long chemin. Et toi Israël, que fais-tu ? Zeina Toutounji GAUVARD Place à l’État La sortie de crise doit être maniée avec beaucoup de doigté et de rigueur. Le Liban est meurtri. Certes des erreurs ont été commises, elles sont graves, compte tenu du fait que le Hezbollah, fait partie du gouvernement. Dans l’immédiat, il nous faut cependant préserver l’unité qui s’est construite durant ce mois d’hostilités, même si, personne n’est dupe, elle était plus stratégique que réelle face à un ennemi commun venu de l’extérieur. Le sujet du désarmement du Hezbollah doit être traité dans la diplomatie et le dialogue, à l’abri des canaux médiatiques. On ne changera pas ce qui s’est passé, mais on peut avancer lentement vers une solution pacifique globale. Je comprends que Hassan Nasrallah ait trouvé indélicat, par égard aux victimes et déplacés, de parler publiquement et trop vite du désarmement alors que le cessez-le-feu n’avait pas encore été décrété. Il n’a pas tort sur le principe, dont il use habilement d’ailleurs, oubliant qu’il est lui-même, en quelque sorte, à l’origine de cette catastrophe humanitaire qu’il n’avait certainement pas voulue ou imaginée. Mais l’heure, qu’on le veuille ou pas, est à la solidarité dans l’aide humanitaire et la reconstruction. Le Hezbollah devra bientôt, laissons-lui le temps, se prononcer sur son avenir et faire le choix définitif d’entrer dans la légalité de l’État au risque, dans le cas contraire, de perdre tous ceux et toutes celles qui se sont rangés, bon gré mal gré, à sa cause, pas toujours pour le Hezbollah, certes, mais surtout et avant tout pour le Liban agressé. Le moment venu, il faut savoir laisser à la représentation nationale et gouvernementale le soin de faire son travail. Philippe KANDALAFT Entre Athènes et Sparte Il apparaît aujourd’hui que le Liban est détruit et qu’il n’y a pas une victoire militaire d’Israël. L’Europe n’a toujours pas tiré la leçon de sa désastreuse incapacité d’action dans la guerre du Kosovo, où la tactique américaine de détruire le pays par l’arme aérienne a été utilisée sur une grande échelle. Tactique qui a été utilisée par Israël contre le Liban. La question israélienne ne peut être résolue que globalement par une paix sur les bases des frontières de 1967 plus ou moins modifiée. Or Israël est bâti sur la base d’un unilatéralisme systématique de type américain. L’Union européenne – le commissaire Michel – fait ce qu’elle peut – mais elle est complètement bloquée par la position anglaise dans ce sujet comme dans d’autres. On voit bien aussi la capacité militaire de la France et de l’Italie pour ce qui est de l’envoi de quelques milliers de soldats, mais aussi maintenant les réticences verbales de toute nature. Je lis qu’en Israël on dit qu’il faut abandonner une politique « athénienne » pour la politique de Sparte. Cela prouve, si besoin est, qu’Israël n’a pas compris la différence entre Athènes et Jérusalem. Moment de rappeler que l’État hébreu n’a pas de Constitution. Je crains fort que son échec militaire renforce encore le clan belliciste de la fuite en avant. Il ne faut rien attendre des États-Unis, et de l’Europe que peut-on attendre ? Henri WIBAULT Lettre aux artisans de la guerre La mort prend une sieste et les guerriers se reposent. Le Liban est habitué à de pareils jeux… N’est-ce pas son destin ? Artisans de guerre, ne connaissez-vous pas la sagesse qui dit : « À la guerre, tout le monde perd » ? Et pourtant … Vous osez insolemment parler des enfants qui ont donné leurs vies pour que la terre survive. Menteurs ! Vous ne faites que les tuer une seconde fois. Les dictionnaires des enfants ne connaissent pas le lexique de la guerre. Ils ne savent pas ce que c’est que « donner la vie », tout simplement parce que la vie est leur unique croyance. Osez dire : « On a volé leurs vies. » De même, vous osez parler du « peuple immortel », comme si mille victimes ou même une seule était peu ou insuffisant. « La vie est un don de Dieu » et « la mort est un don de vous ». M. George Bush, je voudrais vous remercier, au nom de tous ceux qui sont morts, pour toutes les fois où vous avez froidement refusé d’arrêter la guerre. Sachez bien que quelque part dans ce monde se trouve une terre, bien plus petite que votre pays et vos colonies, où les gens continuent à croire à la justice et à la paix. Ils savent très bien que ces dernières sont les valeurs qui font la grandeur d’une nation. Guerriers, ne croyez plus en vos chefs ; vous n’êtes que des pions d’échec entre leurs mains. Élias CHEDID Sauver les meubles La politique du gouvernement libanais est pour le moins déséquilibrée car elle ne puise pas son pouvoir auprès des forces en présence sur le terrain au Liban. Elle agit comme une tierce personne minoritaire. Sa seule marge de manœuvre réside dans la peur... et son corollaire se faire protéger par des « amis » qui sont tous les ennemis du Liban, tout le Liban. C’est une politique du sauve-qui-peut ou comment sauver les meubles. Cette majorité a perdu non seulement son âme, mais cherche le meilleur moyen pour capituler. C’est ainsi qu’on écrit les mauvaises histoires pour les générations futures ! Une idée évidente : l’armée libanaise a le droit de s’armer, n’est-ce pas ? Mais pour quelle mission ? Celle de défendre le Liban, bien sûr. Contre quels ennemis ? C’est cela que le gouvernement libanais doit définir, l’écrire, le déclarer le rappeler en ces moments difficiles et décisifs. Tout cela est inscrit dans la déclaration ministérielle. Car le fait de vouloir réduire la seule force militaire réelle sur le terrain du côté libanais sans la mettre à profit d’une façon ou d’une autre, dans le cadre d’un règlement présent et futur, démontre que ce gouvernement n’a rien compris. Et ses meubles risquent fort d’être perdus. Le Liban est déjà détruit et les meubles qui restent ne représentent qu’un mirage pour la grande majorité des Libanais ! Dignité oblige. Antoine MRAD Un grand merci à la France Nous avons tous en mémoire la promesse de saint Louis, roi de France, au peuple du Levant auprès duquel il s’était engagé à fournir assistance, soutien et protection, en son nom et en celui de tous ses descendants. Cette promesse est encore et toujours honorée, malgré le temps, les révolutions, la distance ou les changements et bouleversements de tout bord. Le respect d’une parole, sous quelque forme que ce soit, est la preuve de l’honneur d’une nation. Merci à la France de continuer son aide. Merci à la France de son soutien indéfectible à ce pays. Merci à elle de résister face à tous les agresseurs de ce pays, directs et indirects, et de faire front envers et contre tous. Merci à la France d’avoir si bien organisé l’évacuation de nos proches qui souhaitaient nous rejoindre et à la chaleur de l’accueil des équipages et de leur soutien jusqu’à l’arrivée. Merci à la France d’être tout simplement là. Antoine Roger CHEMALI
À mon voisin Israël

Que l’on s’alarme du nucléaire iranien, cela est convenu. Que l’on prenne au sérieux les mises en garde de la Syrie contre le risque de régionalisation du conflit, on connaît la chanson. Mais face à la démesure de ta riposte contre le Hezbollah, devenue instantanément guerre totale et lâche contre mon pays, face à l’abus de l’usage de ta force, à...