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Présidentielle française La gauche menacée par un trop-plein de candidats

Neuf mois avant le scrutin, les candidats se bousculent à gauche pour la prochaine élection présidentielle en France, suscitant l’inquiétude des socialistes traumatisés par l’élimination en 2002 de leur candidat dès le premier tour au profit de l’extrême droite. Le 21 avril 2002, l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin avait en effet été devancé par le chef du Front national Jean-Marie Le Pen, qui avait disputé le duel final contre Jacques Chirac et qui compte renouveler sa performance en 2007. Cette date est devenue synonyme de Waterloo électoral pour les socialistes, victimes de l’éparpillement des voix de gauche. Ils avaient été contraints d’appeler « par civisme » à voter au second tour pour leur vieil ennemi Chirac, lui assurant une facile réélection avec plus de 80 % des voix. Bien décidé à ne pas laisser ce scénario catastrophe se reproduire, le chef du Parti socialiste (PS), François Hollande, tente d’endiguer le flot d’aspirants à l’investiture suprême venus de la gauche. Car si l’élection de 2002 avait marqué un record avec 16 candidats en lice au premier tour, huit de gauche et huit de droite, celle de 2007 pourrait en établir un nouveau. On comptait fin juillet une quarantaine de candidats déclarés, probables ou possibles, dont certains n’ont d’ailleurs aucune réelle chance de participer à la course. Le PS devra choisir son « champion » à l’automne, entre la star des sondages Ségolène Royal et d’autre ténors du parti qui ne s’avouent pas vaincus, comme Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn ou Jack Lang, voire François Hollande, le compagnon de Ségolène Royal, resté mystérieux sur ses intentions. Après une bataille interne qui pourrait laisser des traces, le candidat socialiste trouvera d’autres adversaires de gauche sur sa route. La liste des postulants s’allonge, du leader altermondialiste José Bové à l’écologiste Dominique Voynet, en passant par l’incontournable Arlette Laguiller, du parti trotskiste Lutte ouvrière. Inquiet, le chef du PS veut négocier et s’est dit favorable à un « sommet de la gauche » en septembre, reprenant une idée du Parti communiste. Il a aussi écrit à quelque 5 000 élus socialistes pour leur demander de réserver leur « parrainage » au seul candidat du parti. En vertu de la législation électorale française, il faut recueillir un minimum de 500 signatures d’élus (maires, élus régionaux, parlementaires) pour pouvoir disputer le premier tour de la présidentielle. L’initiative a suscité des réactions indignées des petits partis gauche qui y ont vu une « atteinte à la démocratie ». « Une gauche balkanisée n’est pas en mesure de gagner » le scrutin de 2007, a toutefois reconnu l’écologiste Noël Mamère, qui avait recueilli 5,25 % des suffrages en 2002. À droite, où on s’inquiète aussi d’un fort vote d’extrême droite, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, président de l’UMP au pouvoir, semble s’être imposé face du Premier ministre Dominique de Villepin, dont la cote de popularité s’est effondrée avec des crises à répétition. Mais Jacques Chirac, pourtant très affaibli politiquement, compte entretenir le suspense jusqu’en 2007, même si son camp juge peu crédible une candidature pour un 3e mandat. De leur côté, les centristes miseront de nouveau sur François Bayrou, et les souverainistes sur Philippe de Villiers. Quant à Jean-Marie Le Pen, il recueille jusqu’à 15 % d’intentions de vote dans les derniers sondages, sur fond d’inquiétude après la révolte des banlieues à forte population d’origine immigrée et de mondialisation économique, et juge d’ores et déjà « probable » sa présence au 2e tour au printemps 2007.
Neuf mois avant le scrutin, les candidats se bousculent à gauche pour la prochaine élection présidentielle en France, suscitant l’inquiétude des socialistes traumatisés par l’élimination en 2002 de leur candidat dès le premier tour au profit de l’extrême droite. Le 21 avril 2002, l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin avait en effet été devancé par le chef du Front...