Plusieurs attentats font douze morts à Bagdad Accrochages entre milices rebelles et forces irakiennes dans plusieurs grandes villes

Douze personnes ont été tuées hier dans de nouveaux attentats à Bagdad, alors que les forces de sécurité irakiennes se sont accrochées avec des milices et groupes armés lors de plusieurs incidents différents à travers le pays. Une voiture piégée a explosé en fin de matinée près d’une des principales stations de bus du centre de Bagdad, dans le quartier de Nahda, tuant au moins huit personnes et en blessant 28 autres, dont quatre policiers. Au moins quatre civils ont aussi été tués et 30 blessés en début de soirée dans l’explosion de deux voiture piégées, dans le quartier Betaouine, également dans le centre de Bagdad. Ces attentats surviennent alors que forces américaines et irakiennes ont déployé depuis plus de 10 jours des effectifs supplémentaires dans la capitale pour tenter d’enrayer le cycle de la violence dans le cadre de la « phase 2 » du plan de sécurisation de Bagdad « En avant ensemble ». D’autre part, un policier irakien a été tué et quatre autres blessés à Bassora dans une attaque perpétrée par des dizaines d’hommes masqués contre le siège du gouverneur, a indiqué un responsable local. Armés notamment de lance-grenades et vêtus de noir, les assaillants ont attaqué le palais dans la matinée et échangé des coups de feu avec ses gardes avant que l’armée irakienne n’intervienne. Selon la police, cinq assaillants ont été arrêtés. « Cette attaque est le résultat d’une dispute tribale », a affirmé le porte-parole des troupes britanniques, le commandant britannique Charlie Burbridge. Dans la ville sainte chiite de Kerbala, la situation était très tendue depuis les affrontements de la veille entre forces de l’ordre et partisans de l’ayatollah al-Hassani, un chiite radical. Dix-sept personnes, dont cinq membres des forces de l’ordre, ont été tuées dans ces heurts. Selon le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, 281 personnes ont été arrêtées. Un couvre-feu a été instauré jusqu’à samedi dans la ville dont les points de sortie sont contrôlés par la police. Par ailleurs, à Moussayeb, des affrontements entre des milices du leader radical chiite Moqtada Sadr et l’armée ont fait un mort et ont donné lieu à 25 arrestations. À Mossoul, les forces de sécurité ont tué six rebelles lors de violents affrontements à l’issue desquels les policiers ont découvert des caches d’armes et « des documents indiquant qu’il s’agissait de membres du Conseil consultatif des Moujahidine » dominé par la branche irakienne du réseau terroriste el-Qaëda, a indiqué la police. En outre, trois personnes et un policier ont été abattus dans différentes attaques à Baaqouba et deux frères ont été assassinés et un enfant a été blessé dans le centre Yarmouk, près de Baaqouba. Deux corps de personnes assassinées ont également été retrouvés dans la région. Un ancien membre du parti Baas a été tué à Amara, un photographe de studio a été assassiné dans sa boutique à Samarra alors qu’un chef tribal a été tué à Bassora. Enfin, l’armée américaine estime que le réseau terroriste el-Qaëda cherche à se « légitimer » en Irak et à s’implanter politiquement à travers les chefs tribaux, a déclaré le porte-parole de cette armée, le général Caldwell, lors d’une conférence de presse hier.