Rechercher
Rechercher

Actualités

Bush, Olmert : deux amis qui nous veulent du bien

Messieurs, vous pouvez lire ma lettre en toute tranquillité car, contrairement aux autres Libanais, je ne veux pas vous critiquer, mais au contraire vous faire part de la grande admiration que je vous porte. Saint-Exupéry a dit : « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants (mais peu d’entre elles s’en souviennent). » Justement, M. Bush, ce qui est réellement exceptionnel en vous, c’est que, par opposition aux autres adultes, vous vous souvenez parfaitement de vos premières années. Vous avez peut-être acquis avec l’âge un cœur d’homme, mais vos jeux sont restés indiscutablement ceux des enfants. Vous préparez des guerres, tuez des hommes, croyant ainsi gagner la première manche et passer à la seconde sans vous rendre compte à aucun instant que vous détruisez des vies. Chaque meurtre vous apparaît comme une nouvelle victoire. Comportement qui rejoint d’une façon étrange celui de mon petit frère devant sa play-station. À part cette grande qualité de cœur, on ne peut pas oublier que vous êtes un fervent croyant. Comme la plupart des pratiquants, vous respectez scrupuleusement tous les désirs du Bon Dieu. Pour cette raison, vous regardez les guerres commencer et vos semblables s’entretuer, sans commettre le péché de les arrêter. Je suis sûre que ce respect évident des volontés de Dieu vous garantira une bonne place au paradis. Enfin, M. Bush, ce qui est encore plus admirable en vous, c’est votre faculté d’aller toujours plus loin. Vous ne vous contentez pas d’être un homme de cœur et un homme de foi, vous êtes de plus un homme raisonnable. Préoccupé par votre santé, vous savez parfaitement combattre le stress en ignorant les images d’horreur que montrent si couramment les médias. Les enfants tués, les mères en larmes, pourquoi s’en soucier ? Cela ne pourrait qu’affecter votre moral. Votre joie de vivre vous pousse à prendre les choses du bon côté : au lieu de vous soucier des malheureux qui meurent chaque jour, vous remerciez le ciel que vos enfants soient en bonne santé, aillent aux meilleures universités, aient leur chauffeur, leur piscine ainsi que leur piste de ski privée. Comment ne pas prendre pour idole un homme tel que vous ? Votre insouciance, votre joie de vivre ainsi que votre amour fou pour la démocratie font de vous le plus charmant des présidents. Quant à vous, M. Olmert, vos qualités sont égales, pour ne pas dire qu’elles dépassent, celles de votre grand ami. Quelques ignorants vous diraient que durant cette guerre contre le Liban, vous avez causé la mort de centaines d’hommes, détruit la vie de milliers, traumatisé pour toujours des millions. Mais ces êtres incultes ne savent pas quel plaisir il y a à conquérir, quel bonheur procure la victoire. C’est exactement comme une partie d’échecs, menée contre un partenaire très fort et gagnée après un combat acharné. La qualité principale d’un homme de paix tel que vous est sans le moindre doute la prudence. En effet, en tuant le plus grand nombre possible d’enfants, vous avez pris toutes les précautions nécessaires pour éviter l’éventuelle naissance d’un « terroriste ». Qui sait, peut-être le futur chef du Hezbollah se cache-t-il parmi eux… Le carnage de Cana concrétise votre héroïsme. Ne regrettez rien, ces enfants sont sans le moindre doute des partisans du Hezbollah – ne saviez-vous pas que c’est génétique ? M. Bush, M. Olmert, il ne vous reste plus qu’à poursuivre vos massacres. Vous contribuez ce faisant à préserver l’équilibre démographique sur cette planète surpeuplée. Avec ma totale admiration. Victoria ABOU-KHALIL
Messieurs, vous pouvez lire ma lettre en toute tranquillité car, contrairement aux autres Libanais, je ne veux pas vous critiquer, mais au contraire vous faire part de la grande admiration que je vous porte.
Saint-Exupéry a dit : « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants (mais peu d’entre elles s’en souviennent). » Justement, M. Bush, ce qui est réellement...