Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La crise au Liban pèse sur la crédibilité diplomatique des États-Unis

La crédibilité des États-Unis comme intermédiaire au Proche-Orient a été sérieusement entamée par la gestion de la crise au Liban conduite par l’Administration Bush, même si Washington continue à être considéré comme un acteur majeur dans la région, selon des experts américains cités par David Millinkin, de l’AFP, dans une dépêche datée de Washington. Pour de nombreux analystes, l’Administration du président George Bush s’est retrouvée dos au mur en soutenant trop strictement Israël lors du premier mois de l’offensive contre le Hezbollah. « Les États-Unis donnent le sentiment de pencher fortement en faveur d’Israël et de n’être guère préoccupés par les victimes musulmanes », estime Daniel Benjamin, un spécialiste du Proche-Orient au Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington. « Il n’y a pas de doute que nous ne nous faisons aucun ami dans la région actuellement, à l’exception d’Israël », ajoute-t-il. M. Benjamin et d’autres experts estiment que l’influence de l’Administration Bush au Proche-Orient était déjà sérieusement entamée en raison de son incapacité à juguler les violences interconfessionnelles meurtrières en Irak, plus de trois ans après la chute de Saddam Hussein. Mais son refus de soutenir les appels internationaux à un cessez-le-feu immédiat au Liban et à un retrait rapide d’Israël ont suscité la colère non seulement de l’opinion publique arabe, mais aussi d’alliés-clés au Proche-Orient. « Le problème pour les États-Unis est que l’opinion publique dans le monde musulman, dans le monde arabe, est très antiaméricaine, aussi les gouvernements hésitent à se montrer coopératifs à l’égard de Washington », souligne Saadi Touval, un spécialiste des relations arabo-israéliennes à l’Université Johns Hopkins. L’exaspération de Abdallah de Jordanie Le roi Abdallah II de Jordanie a semblé exprimer de l’exaspération concernant l’attitude américaine après que la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a décrit le conflit au Liban comme les « vagissements d’un nouveau Proche-Orient où les radicaux comme le Hezbollah n’auraient plus d’influence ». « Je m’inquiète pour l’avenir du Proche-Orient », avait-il dit dans un entretien à la BBC. « Je vois tous les nuages noirs au-dessus de nos têtes », a-t-il ajouté. Le fait que même des amis de longue date comme Abdallah prennent leur distance avec Washington est le signe de la franche perte d’influence des États-Unis au Proche-Orient, selon les experts. « La confiance que le monde arabe a dans les États-Unis en tant qu’intermédiaire honnête a atteint probablement son niveau le plus bas, en raison de la perception que les États-Unis soutiennent ce que fait Israël de manière inconditionnelle », juge Steven Cook, un expert du Proche-Orient au Council on Foreign Relations. Un avis partagé par Saadi Touval : « Je pense que leur influence n’a jamais été aussi faible. » Mais, selon lui, « il n’y a personne pour prendre leur place ». « Les États-Unis ont de l’influence, car ils ont de l’influence sur Israël. Ils ont encore une plus grande influence que tout autre pays pour mobiliser des moyens, pour persuader les autres », ajoute-t-il. « Toute médiation, toute négociation dans la région doiventt inclure un rôle leader des États-Unis », estime Haim Malka, un autre expert du CSIS. Le porte-parole du département d’État Sean McCormack a écarté l’idée d’une perte d’influence de Washington au Proche-Orient. « Les pays considèrent toujours les États-Unis comme un leader important dans la région », a-t-il dit à l’AFP.
La crédibilité des États-Unis comme intermédiaire au Proche-Orient a été sérieusement entamée par la gestion de la crise au Liban conduite par l’Administration Bush, même si Washington continue à être considéré comme un acteur majeur dans la région, selon des experts américains cités par David Millinkin, de l’AFP, dans une dépêche datée de Washington.
Pour de nombreux...