Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth moins unanime à la hausse

Une grande volatilité s’est installée hier à la Bourse de Beyrouth qui n’a pas pu continuer sur sa lancée de ces deux derniers jours. Les inquiétudes suscitées par la nouvelle escalade de violences sur le terrain après la décision d’Israël d’étendre ses opérations terrestres contre le Hezbollah, qui ne cesse de le défier avec des tirs de roquettes sur ses localités du Nord, ont éclipsé les efforts déployés en vue de paver la voie à une cessation des hostilités. Dans ce contexte, les opérateurs se sont montrés hier très réticents à poursuivre leur chasse aux bonnes affaires, ce qui a rendu le marché moins unanime à la hausse. Cela étant, les actions de Solidere devaient faire l’objet de plusieurs attaques à la baisse dès l’ouverture, les ramenant au plus bas autorisé d’un jour à l’autre (limit down), soit à 15,15 $, avant de terminer à 15,43 $ contre 15,52 $ la veille pour la catégorie A (-0,57 %), et à 15,33 $ pour la catégorie B contre 15,94 (-3,82 %). Dans le compartiment des bancaires, la tendance était partagée entre la hausse des actions prioritaires de la Byblos Bank de 1,73 $ à 1,80 $ (+4,04 %) et la baisse des actions ordinaires de cette même banque de 1,80 $ à 1,71 $ (-5 %). Il en est de même des certificats GDR de la Bank Audi qui ont progressé de 57,40 $ à 57,50 $ (+0,17 %), et ceux de la BLOM Bank qui ont reculé de 63 $ à 62,40 $ (-0,95 %). Sur le restant de la cote, le cimentier Holcim est resté le mieux entouré, remontant de 2,18 $ à 2,28 $ (+4,58 %). En effet, l’indice BLOM des valeurs libanaises a dû abandonner 7,05 points ou 0,59 % à 1 191,55 points, dans des échanges moins nourris que la veille. À cet égard, on a relevé la négociation de 310 742 titres d’une valeur de 5 393 905 $, dont 253 163 actions A et B de Solidere d’une valeur de 3 878 470 $, contre 1 282 679 titres d’une valeur de 17 598 778 $, dont 1 109 680 actions A et B de Solidere d’une valeur de 16 839 758 $, la veille. Quant au marché libanais des changes, il est resté dans l’expectative. Ce phénomène s’est traduit encore hier par une nette contraction de l’offre et de la demande du dollar, pendant que la Banque du Liban se déclarait toujours prête à le vendre au point supérieur de sa fourchette d’intervention, maintenu à 1 514 LL. Dans ces conditions, les établissements de crédit de la place ont continué à le revendre auprès de leurs clients entre 1 514 et 1 516 LL, selon l’importance et la nature de chaque opération. Les Bourses ont souffert du danger terroriste, Wall Street et le dollar épargnés Les Bourses européennes ont affiché un net recul hier, les investisseurs s’inquiétant des risques terroristes et renouant avec le pessimisme au sujet de l’orientation de la politique monétaire en zone euro. Le complot avorté pour faire exploser des avions en ligne partis de Grande-Bretagne vers les États-Unis a pesé sur la tendance, ainsi que la confirmation par la BCE dans son bulletin mensuel de son intention de resserrer de nouveau les conditions de crédit si la reprise économique se poursuit. Pourtant, la Bourse de New York était en hausse, l’alerte terroriste étant sans effet durable sur les investisseurs. Selon les analystes, cet événement, qui n’implique aucun changement de perspective pour l’économie américaine, à l’exception des compagnies aériennes, ne tardait pas à être rapidement digéré. De plus, la réduction du déficit commercial américain de 65 milliards $ en mai à 64,8 milliards $ en juin et du déficit budgétaire fédéral à 33,2 milliards $ le mois dernier, contre 53,4 milliards $ en juillet 2005, a été bien accueillie par les investisseurs. Sur les marchés internationaux de change, le dollar a progressé face à l’euro, profitant de couvertures de positions, alors que le complot terroriste aérien déjoué n’a eu qu’un impact temporaire sur les opérateurs. Au contraire, la réduction du déficit commercial et budgétaire américain a été d’un grand appui au billet vert, selon les cambistes. Élie KAHWAGI