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Mise en garde des experts : la marée noire accroît les risques cancérigènes

La marée noire déclenchée à la suite d’un bombardement israélien sur la centrale électrique de Jiyeh expose les populations libanaise et syrienne à une hausse des risques de cancer, ont averti hier des experts. « La présence du carburant sur les côtes libanaise et syrienne expose la population des zones frappées à une augmentation du risque cancérigène », a affirmé Simonetta Lombardo, une porte-parole du Centre italien d’information de la convention de Barcelone (Info-Rac), le texte signé en 1976 pour la protection de la Méditerranée sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et dont 22 pays sont aujourd’hui signataires. La marée noire, qui s’est déplacée d’au moins 120 km vers le Nord et a atteint les côtes syriennes, est « un cocktail toxique à haut risque composé de substances qui provoquent le cancer et des dommages au système endocrinien », a-t-elle aussi affirmé au cours d’une conférence de presse à Rome. « Ce n’est pas du pétrole qui s’est écoulé, mais du carburant pour centrales électriques. Celui-ci contient des substances comme le benzène, classé comme cancérogène de classe 1 », a ajouté Mme Lombardo. Selon des estimations, 10 000 tonnes de carburant se sont déversées en mer immédiatement après les bombardements israéliens sur la centrale, le 14 juillet dernier, et 20 000 tonnes se sont écoulées au cours des trois dernières semaines. En outre, des « composés chimiques très volatils, surtout en présence de températures élevées, se sont dispersés (dans l’atmosphère) depuis la centrale de Jiyeh », ajoute un communiqué de l’Info-Rac. « Les premiers exposés au risque dérivant de l’inhalation du “spray toxique“ (lui aussi composé de benzène) sont les habitants de Beyrouth : deux millions de personnes dans la région métropolitaine », avertit l’Info-Rac. « Les côtes libanaises sont, depuis dimanche (5 août) touchées par une grande mortalité de poissons, attribuable à la pollution à cause du carburant », a enfin estimé le directeur de l’Info-Rac, Sergio Illuminato, qui craint également une contamination de la chaîne alimentaire. Craintes de la Turquie Par ailleurs, les autorités turques sont en état d’alerte contre le danger de la pollution de leurs côtes méditerranéennes par la nappe de pétrole provenant du Liban, même si le risque reste réduit, selon des sources citées par l’AFP. Le centre des situations d’urgence constitué au sein du bureau du Premier ministre, a estimé toutefois « assez réduits » les risques d’une pollution des plages turques. « Nous croyons que la pollution ne devrait pas toucher la Turquie, mais nous prenons quand même des précautions », a assuré un responsable. Jusque-là, le mazout a atteint les côtes de Syrie et les écologistes, ainsi que les autorités libanaises, ont estimé que la Méditerranée était menacée par la plus grande catastrophe écologique de son histoire, la pollution risquant d’atteindre tous les pays de la Méditerranée orientale. L’organisation de protection de l’environnement Greenpeace a indiqué que les courants maritimes et les vents du sud pouvaient entraîner la marée noire vers Chypre.
La marée noire déclenchée à la suite d’un bombardement israélien sur la centrale électrique de Jiyeh expose les populations libanaise et syrienne à une hausse des risques de cancer, ont averti hier des experts. « La présence du carburant sur les côtes libanaise et syrienne expose la population des zones frappées à une augmentation du risque cancérigène », a affirmé Simonetta...