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Cuba - L’opposition en exil lance des appels à renverser le régime La pression monte sur Raul Castro, toujours invisible

La pression montait hier à Cuba sur Raul Castro, chargé de la direction du pays par son frère Fidel pour raisons de santé, pour qu’il se manifeste et dissipe la crainte d’un vide politique alors que l’opposition en exil lance des appels à renverser le régime. Raul Castro, le ministre de la Défense qui cumule désormais, officiellement à titre « provisoire » les fonctions de chef d’État, du gouvernement, de l’armée (50 000 hommes) et du Parti communiste, n’a fait aucune apparition publique ni ne s’est exprimé par voie de presse depuis l’opération de son aîné, annoncée il y a trois jours. Raul Castro est resté depuis toujours dans l’ombre de son frère, mais il alimente les spéculations sur la direction que prendra Cuba sous sa houlette : transition, statu quo ou durcissement du régime. Dans la rue, les Cubains avouent mal le connaître : certains le qualifiant de « moins politique » que son frère, alors que d’autres rappellent qu’il s’est intéressé aux évolutions des régimes vietnamien et chinois, et a piloté des réformes pragmatiques comme l’ouverture au tourisme, gérée par l’armée. « Si le comité central est uni, il n’y aura pas problème. Mais il faut que Raul soit sous son contrôle », confiait mercredi soir un militant de longue date du PCC, âgé de 60 ans. Les autorités font, de leur côté, leur possible pour montrer qu’elles contrôlent la situation, tout en lançant une campagne de soutien à Raul. « Les forces de combat sont prêtes à nous défendre », titrait en une Granma, l’organe officiel du Parti communiste, sous une photo montrant des ouvriers le poing levé dans l’usine d’armement de La Havane. Un article décrivait comment les ouvriers, « les mains tachées de graisse, certains avec leur masque de soudure », avaient « souhaité à Fidel une prompte récupération, et exprimé leur soutien à Raul et à la direction de notre parti ». Dans les médias cubains, le « collectif des travailleurs » de Radio-Rebelde, radio « historique » du régime, passait en boucle hier matin une motion assurant Fidel Castro de « son soutien le plus ferme à sa proclamation » déléguant le pouvoir à Raul. La radio continuera d’être « l’artillerie lourde de la bataille », et ses journalistes donneront jusqu’à « la dernière goutte de leur sang » pour défendre la révolution, assure la motion. Le régime se dit prêt à contrer toute menace et, en première page, Granma a annoncé jeudi une émission télévisée spéciale consacrée aux « chacals de l’extrême droite américaine et de la mafia de Miami », principal lieu d’exil de l’opposition cubaine. Une annonce faisant écho à l’appel à un soulèvement militaire ou civil à Cuba lancé la veille par la puissante Fondation cubano-américaine (FNCA), principale organisation d’exilés cubains aux États-Unis. Le président de cette organisation, Jorge Mas Santos, a déclaré qu’il y avait aujourd’hui « une opportunité pour des hommes et des femmes courageux qui veulent que Cuba prenne un autre chemin ». Fidel Castro ne s’est plus exprimé depuis un bulletin de santé diffusé mardi soir, mais, selon sa plus jeune sœur Juanita, exilée à Miami depuis 1964, il n’est plus en soins intensifs après une opération provoquée par une hémorragie intestinale « et attend maintenant de voir ce qui se passe ». Les messages de soutien continuent d’arriver à Cuba : dernier en date, le numéro un nord-coréen Kim Jong-il, dont le régime est un allié de La Havane, lui a transmis sa « sympathie profonde ».
La pression montait hier à Cuba sur Raul Castro, chargé de la direction du pays par son frère Fidel pour raisons de santé, pour qu’il se manifeste et dissipe la crainte d’un vide politique alors que l’opposition en exil lance des appels à renverser le régime.

Raul Castro, le ministre de la Défense qui cumule désormais, officiellement à titre « provisoire » les fonctions de...