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L’épouvante sans nom

« Hommes tueurs de dieux, les temps ne sont pas loin, Où sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches. » Leconte de Lisle Une malédiction s’est emparée de notre pays, elle déchiquette tout ce qui lui tombe sous les mains. Nous assistons à une hécatombe et nous nous demandons ce qu’il en sera demain. La tristesse s’installe dans nos cœurs un peu plus chaque jour, ainsi que la révolte, l’indignation et la peur du lendemain. Le silence du monde et des grandes puissances face aux tueries et aux massacres du Liban confirme leur approbation et leur intention d’imposer leur propre plan du Proche-Orient. Un Proche-Orient à leur image, soumis à leur pouvoir, mais arrosé du sang des innocents. Ils ont programmé, observé, guetté le moment propice pour réaliser leur rêve par le biais d’un peuple sans passé et sans histoire qu’est le peuple israélien. L’offensive israélienne détruit notre pays, son infrastructure, sans épargner les civils ; nos enfants meurent tous les jours alors que les leurs, privilégiés, à l’apparence innocente, inscrivent des «messages» d’amour sur des obus qui nous sont destinés ; ils nous dévoilent ainsi leurs cœurs remplis de venin. Les États-Unis nous imposent leur «paix» et leur «démocratie» en massacrant notre peuple. Leur paix est une vraie tragédie humaine, leur démocratie la violation permanente du droit humanitaire. Devant une telle marginalisation, une telle politique, le nombre de terroristes ne fera que croître. Les États-Unis ne doivent pas oublier qu’ils contribuent ainsi à la naissance de nouveaux terroristes. Pour leur rafraîchir la mémoire, rappelons-leur que les terroristes sont au départ des peuples terrorisés par des guerres féroces; ils sont éperdus devant l’injustice des grandes puissances et la négligence de leur cause; ils sont expulsés de force de leur propre pays et rejetés de par le monde avec dédain, sans le moindre respect. La politique américaine censée supprimer le terrorisme succombe à ses propres pièges. Savaient-ils que cette terre est sainte et que celui qui ose nuire à sa quiétude brûlera vif en enfer? Les décisions de guerre du Hezbollah et la poursuite des combats sont exagérées; ils s’obstinent à annihiler notre patrie, son infrastructure et à massacrer le peuple libanais. Ils ne freinent pas leurs élans et leur colère face à la dégradation dangereuse de la guerre; comme si cette guerre destructive était légale, comme s’il suffisait d’apaiser leurs passions héroïques au détriment de toute une nation et d’être fidèles à leurs appartenances. La réaction des politiciens libanais n’est surtout pas à la hauteur de nos malheurs; des lamentations, des accusations et des retours en arrière se succèdent. Les talk-shows sont diffusés sur tous les médias malgré les centaines de morts et le risque de guerre civile. Pourtant «hier» est bien révolu avec tout ce qu’il avait offert comme opportunités insaisissables, «hier» appartient au passé, à l’histoire. Il est temps que notre attention se tourne sur l’instant présent, sur notre avenir pour essayer de nous sortir de ce grand pétrin. L’exemple vivant de la guerre en Irak devrait nous intimider pour éviter tout incident malencontreux. De grâce, soyons vigilants et essayons de maintenir notre entente nationale. Que toute décision émane du pouvoir légitime, loin de toute violence. La violence n’est pas la solution, elle n’a pas de cœur et ne rend service à personne; c’est une colère croissante, un monstre sans pitié qui piétine les vies et se nourrit de leur sang. La violence n’aboutit nulle part, sa fin est le néant : un point final où il n’y aura plus rien à donner, plus de victimes à offrir que soi-même, ses propres enfants! Que le respect des vies humaines prime à nouveau dans le monde, que la politique des grandes nations avides de richesses change, car la violence a atteint son point fort et il est impossible de la freiner. «Il arrive un moment où la violence n’accouche plus que de la violence, où il n’est plus de victoire que celle des cimetières.» Jean Daniel. Andrée SALIBI
« Hommes tueurs de dieux, les temps ne sont pas loin,
Où sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin
Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches. »
Leconte de Lisle
Une malédiction s’est emparée de notre pays, elle déchiquette tout ce qui lui tombe sous les mains. Nous assistons à une hécatombe et nous nous demandons ce qu’il en sera demain. La tristesse...