La grève de la faim de Saddam Hussein mettrait sa santé en danger

Le président irakien déchu Saddam Hussein et trois des sept coaccusés dans l’affaire de l’assassinat de villageois chiites poursuivent leur grève de la faim mettant en danger leur santé, a indiqué hier son comité de défense. « Le président Saddam Hussein et ses coaccusés poursuivent leur grève de la faim, ce qui risque de détériorer leur santé », a indiqué le comité de défense de l’ancien président irakien dans un communiqué reçu par l’AFP à Amman. Ce comité fait porter la responsabilité de la détérioration de la santé de l’ancien dictateur « aux forces américaines d’occupation, seule partie habilitée à prendre les décisions adéquates ». Il appelle les « organisations arabes et internationales concernées par les prisonniers de guerre (...) à intervenir immédiatement et à faire pression pour que les demandes justes du comité de défense soient respectées, notamment un procès équitable et une enquête sur l’assassinat du martyr (l’avocat) Khamiss al-Obeidi et ses collègues ». Trois avocats de la défense ont en effet été assassinés depuis le début du procès en octobre 2005. En signe de protestation, le président déchu et certains de ses codétenus ont commencé le 8 juillet une grève de la faim. Ils sont emprisonnés sous garde américaine dans un camp proche de Bagdad. Parallèlement, l’avocat italien de Tarek Aziz a annoncé hier un recours devant la Cour suprême américaine pour dénoncer les conditions de détention de l’ancien vice-Premier ministre irakien et demander qu’il ne soit pas remis aux autorités irakiennes. Selon Me Giovanni Di Stefano, la plus haute juridiction américaine est compétente dans la mesure où M. Aziz, détenu en Irak depuis avril 2003, se trouve « sous la juridiction et le contrôle des États-Unis, même s’il est depuis 2004 sous la tutelle légale du gouvernement d’Irak ». Depuis trois ans, M. Aziz est détenu au secret, autorisé à n’adresser que de très brefs messages à sa famille. Il n’a jamais été inculpé ou présenté à un juge, n’a jamais pu rencontrer seul un avocat, explique Me Di Stefano dans un communiqué de presse diffusé sur son site Internet, estimant que cela est contraire à la Constitution américaine et au droit international.