Démission du procureur général de Roumanie après la fuite d’un Syrien

Le procureur général de Roumanie, Ilie Botos, a présenté hier sa démission, après que le parquet eut été mis en cause dans la disparition d’un homme d’affaires syrien, inculpé pour l’enlèvement à Bagdad de trois journalistes roumains en mars 2005. « La démission de M. Botos a été accepté par le chef de l’État, Traian Basescu », a indiqué la présidence dans un communiqué. Le départ de M. Botos intervient au lendemain des démissions des chefs des services secrets, accusés par M. Basescu d’avoir permis au Syrien Omar Hayssam de prendre la fuite. Interpellé à Bucarest début avril 2005, quelques jours après l’annonce de l’enlèvement des trois journalistes, M. Hayssam avait été remis en liberté conditionnelle il y a trois mois pour des « raisons médicales ». Alors que son procès se poursuivait, il avait manqué à plusieurs audiences, son avocat prétextant de son mauvais état de santé, dû à un « cancer généralisé ». Selon l’acte d’accusation, Omar Hayssam avait organisé la prise en otages des journalistes Marie-Jeanne Ion et Sorin Miscoci de la chaîne Prima TV, et Ovidiu Ohanesian du quotidien Romania Libera, avec un complice américano-irakien, Mohammad Munaf, qui leur avait servi de guide à Bagdad. Le Syrien, qui craignait à l’époque de se voir arrêter pour son implication dans plusieurs affaires frauduleuses, espérait pouvoir ainsi sortir de Roumanie une importante somme d’argent, en guise de « rançon » pour la libération des trois Roumains. Les journalistes, qui avaient été libérés le 22 mai 2005, après 55 jours de captivité, avaient partagé le même lieu de détention que la journaliste française du quotidien Libération, Françoise Aubenas.