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États-Unis - Les autorités se préparent à un séisme dévastateur La Californie teste ses capacités à faire face à un désastre annoncé

Une foule affamée encercle un entrepôt de vivres, forçant la police à ouvrir le feu : cette scène jouée par les services d’urgence de Californie préfigure ce qui attend à plus ou moins long terme les habitants de cet État américain promis à un séisme dévastateur. L’exercice de trois jours, qui s’est conclu jeudi dans une base militaire de Los Alamitos, à la lisière des comtés de Los Angeles et d’Orange où vivent quelque 13 millions de personnes au total, visait à tester les capacités des autorités à faire face à un désastre du type de celui du cyclone Katrina. « C’est ainsi que nous pouvons nous entraîner avant le grand événement », affirme Pete Verga, porte-parole du département de la Sécurité intérieure, agence mise en cause pour sa gestion de l’après-Katrina à la fin de l’été 2005 dans le sud-est des États-Unis. « Nous savons que la Californie du Sud est très exposée à des désastres naturels, mais aussi d’origine humaine », souligne-t-il. Le « grand événement » en question à Los Alamitos était un séisme de magnitude 8, de quoi faire des dizaines de milliers de victimes et provoquer des dégâts majeurs aux infrastructures. Sans eau courante ni électricité, avec un réseau routier impraticable, des hordes de rescapés désespérés transforment la zone urbaine en chaos. Ce scénario n’est qu’un avant-goût de ce qui attend la région, selon une récente étude d’un sismologue de l’université de San Diego, qui a noté que la fameuse faille de San Andreas, qui larde la Californie du nord au sud, était prête à glisser de plusieurs mètres à tout instant dans sa partie méridionale. « C’est exactement ce à quoi nous devons nous préparer », indique le shérif de Los Angeles, Lee Baca, rappelant la consigne martelée depuis des années : « Chaque famille devrait avoir des réserves d’eau et de nourriture pour au moins trois jours. » L’exercice, censé se dérouler deux jours après le séisme, s’est concentré en particulier sur le problème de la coordination des secours, via les systèmes de communication, dont l’incompatibilité entre les différentes forces de l’ordre avait rajouté aux cafouillages de l’après-Katrina. « La capacité à communiquer des militaires, des autorités fédérales et locales a souvent été le point faible lors des désastres », souligne Mike Twyman, un responsable de l’industriel Northrop Grumman, qui a développé un système de communication fonctionnant via un avion cerclant à haute altitude. La même coopération est évidemment nécessaire sur le terrain. Autour de l’entrepôt, des marines vêtus en civil hurlent à l’aide, lancent des objets sur une haie de soldats stoïques, tandis que deux hélicoptères descendent à faible altitude dans un bourdonnement assourdissant. Ils libèrent un chapelet de policiers qui se mettent à tirer dans la foule. Immédiatement après, les pompiers sont appelés pour trier les blessés. Les organisateurs ont poussé le réalisme jusqu’à les badigeonner de couleur rouge sang. « Je pense que celui-ci a besoin de morphine », crie un médecin militaire, penché sur une « victime » qui semble avoir perdu sa jambe. Un homme de religion se tient en embuscade : « Je suis là pour accompagner ceux qui vont mourir », explique le commandant David Rodriguez, un aumônier de l’US Navy qui vient à peine de rentrer d’Irak. « Il faut s’assurer que Katrina ne se reproduise plus », explique le sergent Matthew Olivolo, artilleur dans les marines. « Le jour où il y aura une urgence, il ne s’agira pas d’échanger nos cartes de visite », renchérit M. Verga.

Une foule affamée encercle un entrepôt de vivres, forçant la police à ouvrir le feu : cette scène jouée par les services d’urgence de Californie préfigure ce qui attend à plus ou moins long terme les habitants de cet État américain promis à un séisme dévastateur.

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