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Cambodge - Ta Mok devait être jugé pour génocide et crimes contre l’humanité Décès du « boucher » de l’ancien régime des Khmers rouges

Ta Mok, le dernier chef des Khmers rouges appelé à comparaître devant le tribunal du génocide cambodgien, est décédé hier, privant la justice d’un précieux témoignage, 27 ans après la chute du régime génocidaire qui a fait près de deux millions de morts. Surnommé le « boucher » pour les massacres et les purges sanglantes qui lui sont attribués, Ta Mok, 80 ans, est décédé hier matin à l’hôpital de Phnom Penh où il était hospitalisé depuis fin juin, a annoncé son avocat. « Il est mort à 04h45 (21h45 GMT jeudi) », a déclaré Me Benson Samay, qui a précisé que l’ancien dirigeant khmer rouge était retombé dans le coma et n’avait fait aucune déclaration avant de mourir. Hospitalisé pour des problèmes cardiaques et respiratoires, son état n’avait cessé de se détériorer. Il devait être jugé pour génocide et crimes contre l’humanité par le tribunal parrainé par l’ONU qui a débuté ses travaux mi-juillet avant la tenue du procès prévu pour la mi-2007. De son côté, la nièce du défunt a déploré ce décès tout en accusant les autorités de ne pas avoir prodigué l’assistance médicale nécessaire. « Nous sommes désolés que Ta Mok n’ait pu vivre davantage pour comparaître devant la justice afin de dire la vérité aux gens à propos des massacres sous l’ancien régime des Khmers rouges », a déclaré à l’AFP Ven Dara. « Nous regrettons profondément son décès. C’est arrivé parce que le gouvernement ne s’est pas occupé de lui », a-t-elle ajouté. Des proches de l’ancien cadre khmer rouge avaient appelé les autorités à placer le détenu dans un hôpital en Thaïlande, mais leurs demandes sont restées lettre morte, selon elle. Elle a également indiqué qu’elle demanderait au gouvernement que le corps de son oncle soit inhumé dans la région montagneuse d’Anlong Veng (Nord-Est), l’ancien bastion des Khmers rouges jusque dans les années 90. L’ex-cadre des Khmers rouges était détenu dans une prison militaire depuis 1999. Commandant redouté de la zone sud-ouest du Cambdoge, il avait renversé en 1997 Pol Pot à la tête de ce qui restait de la force rebelle et l’avait placé en résidence surveillée. Il était ainsi devenu le dernier chef khmer rouge. En mars 1999, il était arrêté à Phnom Penh. Trois ans plus tard, il était inculpé de crime contre l’humanité. Il était le seul, avec « Duch », à être détenu pour génocide. Kang Kek Ieu, surnommé « Duch », dirigeait la prison Tuol Sleng, située à Phnom Penh, où au moins une quinzaine de milliers de personnes ont été torturées et exécutées. Près de deux millions de personnes ont été exécutées, ou sont mortes de faim ou d’épuisement entre avril 1975 et janvier 1979 sous le régime des Khmers rouges, dirigés par Pol Pot, décédé en 1998.

Ta Mok, le dernier chef des Khmers rouges appelé à comparaître devant le tribunal du génocide cambodgien, est décédé hier, privant la justice d’un précieux témoignage, 27 ans après la chute du régime génocidaire qui a fait près de deux millions de morts.

Surnommé le « boucher » pour les massacres et les purges sanglantes qui lui sont attribués, Ta Mok, 80 ans, est...