Deux Palestiniens tués dans la bande de Gaza L’armée israélienne impose un bouclage strict de la Cisjordanie

Deux Palestiniens ont été tués hier dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne maintenait sa pression, promettant de détruire tous les dépôts d’armes et de munitions, au moment où son opération entrait dans sa quatrième semaine. L’armée israélienne a par ailleurs annoncé l’imposition d’un bouclage strict de la Cisjordanie, « à la suite d’une série d’alertes à l’attentat ». Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans le camp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a lancé une incursion mercredi. Le premier, âgé de 16 ans, a été tué d’une balle dans le cœur. Le second tué est un membre de la sécurité nationale palestinienne, et trois autres Palestiniens ont été grièvement blessés par un tir d’obus de char israélien. En outre, une fillette de 10 ans, blessée mercredi dans une attaque qui avait coûté la vie à sa mère, est décédée. Ces nouveaux décès portent à 5 242 le nombre de tués depuis le début de l’intifada en septembre 2000, en grande majorité des Palestiniens, selon un bilan établi par l’AFP. Dans l’après-midi, un drone israélien a tiré un missile sur un groupe de membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, et des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, groupe armé issu du Fateh, blessant sept d’entre eux. La branche armée du Hamas a revendiqué avec deux autres groupes armés l’enlèvement d’un soldat israélien le 25 juin, point de départ de l’offensive en cours, qui a pour but de libérer le caporal Gilad Shalit et de mettre fin aux tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza, selon Israël. Au total, 13 Palestiniens ont été tués et une centaine blessés dans l’incursion à Maghazi, selon les bilans hospitaliers. Les chars israéliens étaient toujours en position aux abords du camp. Une ambulance circulant au sud de Gaza a également été touchée par un bombardement israélien à partir de la mer et une ambulancière a été blessée. Un véhicule de la sécurité présidentielle palestinienne a essuyé sur la même route des tirs de la marine israélienne, qui ont blessé un des membres de ce service de protection du président Mahmoud Abbas, selon des sources médicales. Dans le sud de la bande de Gaza, l’armée israélienne a également effectué une incursion « limitée », destinée selon elle à détruire des tunnels. L’armée israélienne a lâché des milliers de tracts sur la bande de Gaza, mettant en garde les habitants contre l’éventuelle présence d’armes à leur domicile. « La vie de tous ceux qui possèdent dans leur maison du matériel militaire et des munitions est en danger, et ils doivent quitter les lieux pour leur sécurité et pour protéger la vie de leur famille », peut-on lire sur le tract. « L’armée israélienne frappera et détruira tous les sites et tous les bâtiments où se trouvent des munitions et du matériel militaire », avertit-elle encore. Les activistes palestiniens sont pourtant parvenus à tirer deux roquettes sur Sderot, dans le sud d’Israël, sans faire ni victime ni dégât, selon l’armée israélienne. En Cisjordanie, Israël a renforcé son bouclage, au lendemain d’une alerte à l’attentat-suicide, levée après l’arrestation de cinq suspects palestiniens. Le mouvement islamiste Hamas, qui dirige le gouvernement palestinien, a appelé la communauté internationale à faire cesser l’opération israélienne. « Nous demandons une position arabe ferme pour faire face à cette agression, que l’Europe change sa politique erronée et que les États-Unis mesurent les conséquences de leur hostilité à la cause palestinienne », indique le Hamas dans un communiqué. « Cette opération est une vengeance contre le peuple palestinien et la résistance, et vise à faire de nombreuses victimes pour couvrir l’échec militaire face à la résistance palestinienne aux yeux de l’opinion israélienne », affirme-t-il.