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L’agression israélienne et ses retombées

Prières pour le Liban Mes amis, mes frères, C’est avec une grande peine que je tiens à vous envoyer ce message de soutien de France. Ma famille a toujours aimé le Liban, mon cousin, le père Matthieu, enseignait autrefois au collège jésuite de Beyrouth. Il avait d’ailleurs choisi d’y terminer son existence. Nous avons toujours eu une tendresse particulière pour votre beau pays, dans les moments de joie mais aussi dans les moments de douleur comme aujourd’hui. Je prie pour vous et le Liban. Que le Seigneur fasse que votre terre redevienne rapidement terre de paix et de concorde. Je vis à Paris et j’aimerais pouvoir être utile, soulager les Libanais de leur souffrance. Si vous avez une idée, dites-le moi SVP. Gardez courage et espoir pour que la paix revienne au Liban. Benoît GROS Bilan révélateur Je me tiens informé heure par heure des évènements au Liban. Comme de nombreux Occidentaux soucieux de voir le Moyen-Orient vivre un jour dans la paix, je me réjouissais de la progression du Liban sur la voie, certes encore longue, de la réconciliation nationale et de la reconstruction. Je crains que la situation actuelle ne génère de nouvelles difficultés. Ici comme ailleurs, l’armée et les dirigeants israéliens témoignent une nouvelle fois de leur sens aigu du discernement. Le dernier bilan des attaques (à ma connaissance) est évocateur : 5 combattants du Hezbollah auraient été abattus pour plus de 240 victimes, civiles pour la plupart. Face à ce massacre, une chose m’échappe : c’est l’absence de réaction officielle des différents dirigeants libanais, qu’il s’agisse des ministres, du président, des parlementaires. À l’exclusion de M. Hamadé ou de M. Hariri, il ne se dit pas grand-chose. Pourquoi ? Est-ce parce que l’information ne parvient pas jusqu’en France ? Jusqu’à quand les Libanais et les Libanaises se laisseront-ils massacrer sur le mode de la résignation ? Avec tout mon soutien. Jérôme DIEGO Évry, France Quelle honte ! Je suggère au gouvernement libanais d’inviter sincèrement tout le personnel diplomatique des pays qui ont justifié, facilité ou même encouragé la barbarie, ainsi que leurs familles, à ne pas se laisser évacuer et à rester en attendant que leurs dirigeants trouvent les médicaments dont ils ont sérieusement besoin. Aux représentants des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Danemark, de l’Australie : quelle honte! Demandez à vos dirigeants quelle aurait été leur réaction si la Grande-Bretagne avait « riposté » à l’IRA en bombardant Dublin. Votre justification de cette campagne de terreur comme étant un « droit de se défendre » vous place au rang des brutes terroristes que vous prétendez vouloir combattre. Quelle honte ! Ziad HADDAD Où sont Gebran Tuéni et Samir Kassir ? Ce n’est pas par des communiqués de salon que les forces du 14 Mars vont pouvoir donner quelque appui au gouvernement qui les représente au pouvoir et qui se présente démuni et impuissant devant la communauté internationale. Ah, si Samir Kassir et Gebran Tuéni étaient là ! Dès les premiers jours de l’agression israélienne, ils auraient rassemblé des centaines de milliers de personnes à la place des Martyrs, pour crier au monde : « Non à la destruction du Liban encore une fois par Israël. » C’est un tel cri de vouloir vivre du peuple libanais qui aurait déjà fait bouger l’Europe et rappelé aux États-Unis que leurs promesses d’appui au Liban ne pouvaient se traduire par la permission donnée à Israël de le détruire, quel que soit le prétexte. Halim ABOUCHAKRA Un certain juillet 2005... Je me rappelle qu’en juillet 2005, nos produits végétaux à destination des pays arabes périssaient au soleil, le long de la frontière, après une attente de plusieurs jours, sous prétexte que les autorités syriennes devaient fouiller les camions. Aujourd’hui, un an après, des milliers de passagers libanais, arabes et autres passent les frontières avec des amas de valises et ne sont pas fouillés. Pourquoi ? Mais bien sûr que tout le monde connaît la réponse... Carlos EBREKGI La constance des Libanais Dans la guerre comme dans la paix, le Libanais reste constant; constant dans son égoïsme, son manque d’esprit civique, son ignorance de la notion de solidarité. Aujourd’hui, avec une visite aux supermarchés, on en fait le triste constat. Le premier arrivé rafle tout ce qu’il peut entasser dans son chariot, accumule produits de première nécessité comme produits superflus en quantité gigantesque, bousculant les autres au passage. Puis, il rentre chez lui avec le sentiment du devoir accompli. Triste spectacle d’une comédie humaine. Lea M. ACHKAR Un pays formidable En ces moments douloureux, nous ne pouvons que vous transmettre la pensée émue d’un couple de Français pour le Liban, un pays formidable que nous aimons. Nous espérons que la France fera son possible et ne vous abandonnera pas, au nom de la longue amitié entre nos peuples. Magali et Guillaume Klein-BENASSAR Beyrouth renaîtra J’ai visité deux fois le Liban : une fois juste après la guerre et j’ai vu Beyrouth détruite ; la deuxième fois, c’était pendant mon voyage de noces, Beyrouth avait été reconstruite... J’ai mal à chaque fois que je vois les images de désolation du pays, à chaque fois que je vois des enfants tués ou blessés. Comment peut-on laisser faire Israël ? Comment la communauté internationale peut-elle donner carte blanche à ce pays sous prétexte qu’il a le droit de se défendre ? Est-ce se défendre que de tuer des êtres humains, des civils, des femmes et des enfants ; est-ce se défendre que de détruire les maisons, les hôpitaux, les écoles, les lieux publics ? Que font les Arabes ? Comment peuvent-ils voir toute cette injustice et ne pas réagir ? J’ai mal et je suis révoltée... Mais Israël ne sortira pas vainqueur de cette guerre, Beyrouth est mille fois morte et mille fois elle renaissait. Toutes mes pensées sont avec les Libanais, toutes mes prières vont aux Libanais. Une Marocaine qui ne peut que s’exprimer... Ilham DERFOUFI Jeu de société C’est un jeu de société. La société libanaise. Ou comment effacer le Liban. Un mélange de Risk, Stratego, Monopoly, et même Trivial Pursuit. «De quelle nationalité est le missile lancé par le Hezb sur le navire israélien ? » « Comment s’appelle le tunnel à l’entrée sud de Beyrouth?» « Quelle ville israélienne porte, à une lettre près, le même nom qu’une célèbre chanteuse libanaise ? » Et là, vous chantez tous en cœur : « Haïfa ana. Min ghayri ana. » Le but du jeu est de détruire le Liban en détruisant son infrastructure. Puis de s’y installer. En fait, les gens qui choisissent de jouer avec le Hezb ont une longueur d’avance. Ils sont déjà dedans. Mais ils ont moins de munitions donc ça se rattrape. On peut choisir de détruire les ponts, les ports, l’aéroport, les centrales électriques. De temps en temps on élimine aussi des civils libanais. Des pions. Ce n’est pas bien, on perd quelques points en les éliminant. Mais ce n’est pas très grave parce que derrière, on peut se rattraper. On ne lance pas de dés, on lance des missiles. On a le choix, selon le camp qu’on choisit. Ça peut être de gros missiles. Ou de petits katiouchas mignons comme tout. On peut aussi tirer des cartes chances. « Le Conseil de sécurité se réunit, voulez-vous un cessez-le-feu ? » Votre ego ne vous permettra évidemment jamais de demander un cessez-le-feu. Mais au cas où vous êtes en train de perdre, ça peut toujours servir. «Vous avez gagné quatre missiles, sur quelle village voulez-vous les lancer ? » La meilleure carte étant évidemment celle avec Petit Bush dessus : « Petit Bush vous assure de son plus fort soutien, mais essayez quand même d’épargner les civils, parce que ça fait pas très joli. » De partie en partie, on ne sait pas vraiment qui est le gagnant. Ce que vous ne savez pas, c’est que ce jeu est sans fin. On peut jouer indéfiniment, personne ne gagnera, ça ne sera que partie remise. Pour le Liban. On se remet sur la case départ et on repart. Mona CHEHAB Tenir Tenir, ne pas se laisser abattre. Refuser de se laisser entraîner dans la spirale de la violence, refuser de choisir entre la peste et le choléra. Tenir, comprendre que la véritable cible, de part et d’autre, est le Liban démocratique et souverain. Que tout le reste n’est que prétextes et gesticulations criminels. Tenir, agir. Apporter de l’aide aux déplacés, proposer ses services à la Croix-Rouge libanaise, à d’autres associations, soutenir les familles dans les hôpitaux, organiser des convois humanitaires vers le Sud. Agir pour refuser l’horreur. Tenir. Exister et se faire entendre. Écrire à tous les contacts, inonder les médias locaux et étrangers. Clairement dire que le véritable objectif de l’horreur qui nous frappe est de détruire toute possibilité de coexistence et de démocratie, afin que les logiques extrémistes prévalent, de part et d’autre. Répéter cela à tous, sur tous les tons, sur toutes les pages, sur tous les écrans. Inlassablement. Tenir, réagir. Vaincre la déprime et le dégoût. Exprimer notre refus de la violence et notre attachement à la démocratie. Allumer des cierges la nuit aux fenêtres, planter des drapeaux sur tous les balcons, organiser des rassemblements, des sit-in, des chaînes humaines. Réagir, se rendre visible, se faire entendre. Dégager des positions communes de refus de la violence et de soutien aux positions du gouvernement. Trouver des slogans rassembleurs. Retrouver l’esprit du 14 Mars. Difficile, très difficile. Ce n’était pas beaucoup plus aisé, alors. Et pourtant nous l’avons fait. Tenir, défendre nos acquis démocratiques. Refuser de les voir balayés par des mégalomanes sanguinaires qui instrumentalisent nos droits pour protéger leurs privilèges miliciens ou par d’arrogants criminels qui pensent, eux aussi, que Dieu les a placés au-dessus des lois humaines et leur a donné le droit d’anéantir les autres. Résister à ce duo et faire entendre la voix de la vie et de la coexistence. Tenir, s’accrocher à nos rêves. Continuer de rêver au Festival de Baalbeck. En 2007, il sera plus beau que tous les précédents. Penser à Samir et Gebran. Ils nous regardent. Soyons à la hauteur. Fermer les yeux et voir la plage de sable de Naqoura. elle est nôtre. On y fera des mégafêtes. Bientôt. Bob GHOSN Que restera-t-il ? Restera-t-il encore un pont, une route, une maison intacts quand ces messieurs des grandes (et plus petites) puissances décideront autour d’une table ronde, ovale ou carrée, au Liban, en Israël, aux États-Unis, en France ou ailleurs que c’est assez ? Restera-t-il encore quelqu’un pour raconter ce que nous sommes en train de vivre ? Heureusement que les médias (surtout libanais) sont là pour montrer ce qui se passe. Quant aux médias étrangers, ils ne voient finalement que ce qu’ils veulent voir. Pour ces derniers, les Libanais sont soit des Hezbollahis déchaînés et prêts à se faire exploser, des réfugiés désespérés qui attendent un peu d’eau, de pain et de lait, ou alors des citoyens prêts à partir au premier coup de feu et que ces mêmes puissances s’arrangent, malgré le blocus supposé, de faire partir... Pourtant, il y a aussi le reste de la population libanaise que CNN, BBC, France2, TF1 et autres télés de par le monde n’interrogent jamais. Ceux qui croient jusqu’à aujourd’hui qu’on pourra malgré tout encore vivre dans ce pays, dans une semaine, deux, trois, ou plus. Un analyste, avant-hier, nous a promis que ce serait une guerre de 18 mois ! Sympa, non ? Pour donner le moral, c’est tout ce qu’il faut ! Et là alors, il n’y aura plus rien à détruire. Au printemps dernier, j’ai reçu successivement des groupes d’amis émigrés au Canada depuis des années et je leur ai fièrement fait visiter le nouveau Liban avec ses ponts, tunnels, etc. Ils étaient étonnés de toute cette reconstruction. Et comme tout touriste qui se respecte, ils ont pris photo après photo. Hélas, il ne restera plus maintenant de tout ça que les photos... Amalia BAKA Pourquoi massacrer des otages innocents ? À Monsieur l’ambassadeur de la barbarie (en France – NDLR). Israël est un peuple arrogant et dominateur. J’ai la chance d’habiter la France pour ne pas me laisser impressionner par votre haine, je n’écris donc pas de manière anonyme pour parler de ma révolte. Une fois de plus, vous avez choisi la stratégie de l’horreur. Il ne vous suffisait plus d’assassiner quelques familles au bord de la plage, vous êtes passé à la vitesse supérieure en détruisant le Liban. « Le 9 juin 1944, des maquisards enlèvent un officier SS. Selon des rumeurs parvenues aux Allemands, il aurait été fusillé par la Résistance dans le petit village d’Oradour-sur-Glane. » Soixante-deux ans plus tard, l’histoire recommence ; la dualité est parfaite. Que vous combattiez le Hezbollah, personne ne vous en fera grief. Mais sous prétexte que celui-ci a fait prisonnier deux de vos soldats, vous adoptez une posture de type Oradour-sur-Glane en massacrant des populations civiles qui n’ont rien à voir avec le Hezbollah. Vos divisions « Das Reich » à vous sont passées à l’action avec des moyens autrement plus modernes et plus efficaces. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ; ce n’est plus un combat, c’est la destruction systématique de votre voisin pour peut-être un jour étendre Israël, comme vous l’avez fait il y a 39 ans. Pourquoi détruire le Liban ? Vous pouviez très bien entreprendre une action de commandos contre le Hezbollah ou une action militaire à l’encontre de ses soutiens. Mais c’était peut-être trop dangereux pour vous, alors que le Liban, c’est facile et sans danger car il n’est pas ou peu armé. Vous donnez le sang libanais pour assouvir les bas instincts du peuple d’Israël. Pourquoi s’en prendre au Liban, à ses routes, à ses ports et aéroports, à ses lignes électriques ? Quel rapport avec le terrorisme du Hezbollah ? Aucun. De plus, le Liban étant de loin le pays le plus riche de la région, et donc un concurrent, vous protégez ainsi votre commerce et lui permettez de prendre le dessus. Nous sommes là dans une affaire de gros sous dans laquelle la morale et la liberté n’ont rien à voir. Au lieu de pratiquer un tel terrorisme avec prise d’otages, vous feriez mieux de vous attaquer aux vrais commanditaires. Mais cela vous fait peut-être peur. Heureusement pour vous, nos démocraties, habituellement si promptes à parler du Liban, se couchent devant vous comme elles l’ont fait devant Hitler en 1938. On propose tout juste quelques discussions et, pendant ce temps-là , les massacres continuent, sans aucune retenue. Quant à l’efficacité de votre action dans sa lutte contre le Hezbollah, j’en doute. Ce dernier n’a que faire de la mort des civils innocents. Il l’a déjà prouvé plusieurs fois ! Certes vous n’êtes pas les seuls criminels du monde, notamment dans cette région, mais on ne soigne pas le crime par le crime, surtout en assassinant des innocents. Tout cela m’inspire le plus profond dégoût, et je fais le serment de les soutenir tant sur le plan moral que matériel et financier. Puisse Dieu protéger votre peuple de tels déferlements de haine et de barbarie. Vous programmez la fin de vos voisins, Dieu aime la vie et il vous en jugera. J’espère simplement que l’histoire permettra aux Israéliens de faire comme les Allemands, acte de repentance afin que tous les peuples de la région aient des rapport pacifiés. Yves PEYTAVIN Paris Consternation et colère C’est avec consternation et colère que nous assistons de France à cette agression meurtrière d’Israël. Si je comprends vos analyses à propos de la responsabilité du Hezb, il n’en demeure pas moins que l’ensemble des Libanais doivent être solidaires dans ces moments, sans compter que c’est bien Israël qui massacre une population et un pays. Le monde est probablement moins insensible à votre souffrance que ne le sont nos dirigeants. C’est pourquoi vous devez montrer concrètement quelles sont les horreurs perpétrées : c’est ce qui a permis en son temps de faire basculer l’Amérique contre la guerre au Vietnam. Je vous souhaite beaucoup de courage, en espérant que la communauté internationale se réveille enfin. Michel COLINMAIRE
Prières pour le Liban

Mes amis, mes frères,
C’est avec une grande peine que je tiens à vous envoyer ce message de soutien de France. Ma famille a toujours aimé le Liban, mon cousin, le père Matthieu, enseignait autrefois au collège jésuite de Beyrouth. Il avait d’ailleurs choisi d’y terminer son existence. Nous avons toujours eu une tendresse particulière pour votre beau pays,...