TOUR DE FRANCE - Oscar Pereiro cède le maillot jaune à l’Américain Landis Schleck vainqueur en solitaire de la quinzième étape

Le Luxembourgeois Frank Schleck (CSC) s’est adjugé la 15e étape du Tour de France cycliste, hier, à l’arrivée à l’Alpe d’Huez, où l’Américain Floyd Landis (Phonak) a revêtu le maillot jaune. Schleck a distancé à 2 300 mètres de l’arrivée son dernier compagnon, l’Italien Damiano Cunego, qui a franchi la ligne avec un retard de 11 secondes. L’Espagnol Oscar Pereiro, en tête du classement général au départ des 187 kilomètres à Gap, s’est battu d’arrache-pied dans la montée finale. Mais il a cédé son maillot jaune pour 10 secondes à Landis. Quatrième de l’étape derrière l’Italien Stefano Garzelli, à 1 min 10 sec du vainqueur, Landis a pris du temps à ses rivaux directs, à l’exception de l’Allemand Andreas Kloden, l’un des plus à l’aise dans la montée de l’Alpe d’Huez. Le Russe Denis Menchov, en difficulté sur les pentes finales, a cédé plus d’une minute à l’Américain. L’Espagnol Carlos Sastre, en revanche, n’a lâché que 25 secondes. Le vainqueur du jour, fils de l’ancien coureur luxembourgeois Johnny Schleck, dispute pour la première fois le Tour. Âgé de 26 ans, il a gagné en avril dernier l’Amstel Gold Race. Au classement général provisoire, Landis précède désormais Pereiro de 10 sec. et le Français Cyril Dessel de 2 min 02 sec. Landis, 30 ans, a porté le maillot jaune pendant deux jours à la sortie des Pyrénées avant de le laisser à Pereiro. Sept coureurs sont encore classés en moins de trois minutes après cette première des trois journées alpestres (Landis, Pereiro, Dessel, Menchov, Sastre, Kloden, Evans). Abandon de Tom Boonen Cette étape a surtout été marquée par l’abandon du champion du monde Tom Boonen (Quick Step). Souffrant de problèmes de respiration, se sentant subitement sans force, il a préféré quitter la course au contrôle de ravitaillement de Serre-Chevallier. « Tom ne comprend pas ce qui lui est arrivé, a déclaré Alessandro Tegner, le porte-parole de l’équipe Quick Step. Il a franchi le col de l’Izoard dans le peloton des favoris et puis subitement, dans la descente, il a commencé à ne plus respirer. Il n’a pas réussi à contrôler. Il est allé moins vite, rien n’y a fait et quand il essayait d’accélérer, c’était pire encore et il a senti qu’il n’avait plus aucune force dans les jambes. Ce n’était pas possible pour lui de continuer. » Tom Boonen a donc retiré son dossard au contrôle de ravitaillement et, en abandonnant, il s’est du même coup retiré de la course au maillot vert du classement par points. C’est la première fois de sa carrière, en trois participations, que le Belge dispute le Tour de France sans remporter d’étape. L’an dernier, il avait abandonné le Tour après avoir remporté les étapes des Essarts et de Tours et en portant le maillot vert. Au cours de l’étape menant à Briançon, tout près de Serre Chevallier, il avait chuté dans la descente du col de La Madeleine et s’était blessé au genou. Le lendemain matin, 14 juillet, il n’avait pas été en mesure de reprendre la route. Tom Boonen, très déçu de son Tour de France, va désormais se concentrer sur la défense de son maillot arc-en-ciel de champion du monde qu’il remettra en jeu à Salzbourg (Autriche) en septembre. L’étape d’aujourd’hui : sur les sommets Le Tour atteint les sommets, aujourd’hui, dans la seizième étape qui relie Bourg-d’Oisans à La Toussuire sur un parcours de 182 kilomètres comprenant quatre ascensions. Dès le premier col, abordé par son versant le moins pentu (43 km à 4,5 %), la course franchit le « toit » de l’épreuve, le Galibier, qui culmine à 2 646 mètres d’altitude. Après la traversée de la vallée de la Maurienne, la route enchaîne montées et descentes dans ses 80 derniers kilomètres. Elle grimpe le col du Glandon qui se prolonge par la Croix-de-Fer (km 126,5), une longue et éprouvante montée de 22,7 kilomètres (à 6,9 % de pente) classée hors catégorie elle aussi. Le petit col du Mollard (km 146,5), une difficulté de deuxième catégorie, entrecoupe la descente vers la Maurienne. Se profile enfin la montée vers La Toussuire, longue de 18,4 kilomètres (à 6 %) pour rejoindre l’arrivée à l’altitude de 1 705 mètres. Au total, le parcours dépasse les 4 000 mètres de dénivelé avant de parvenir dans la station savoyarde qui fait partie du domaine skiable des Sybelles, cher au champion olympique de slalom (2002), Jean-Pierre Vidal, et à son oncle, l’ancien champion du monde Jean-Noël Augert. Le Critérium du Dauphiné a fait étape le 10 juin à La Toussuire, qui reçoit pour la première fois la Grande Boucle. Mais les deux premiers coureurs classés ce jour-là (Mayo, Valverde) ont déjà abandonné le Tour. Armstrong reparle de ses insultes L’Américain Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour de France qui a fait son retour à l’Alpe-d’Huez en visiteur, est revenu hier sur ses propos insultants à l’égard de l’équipe de France de football. « Ça fait partie d’une émission de télévision. On plaisante sur tout », a déclaré le Texan à la télévivion France 3, quelques jours après avoir parlé dans une émission télévisée sur la chaîne ESPN de « trous du cul » à propos des joueurs français. « Non, je ne regrette pas. C’était une émission de comédie. Ça fait partie du show. De toute façon, je vois que vous ne comprenez rien », a ajouté Armstrong, qui a été vu dans l’après-midi, à vélo, aux abords du site d’arrivée de la 15e étape. Johan Bruyneel, le directeur sportif de l’équipe Discovery Channel qu’Armstrong va retrouver sur le Tour, a désamorcé également les paroles de son ancien chef de file. « Quand on prend la phrase hors de son contexte, c’est normal qu’il y ait des gens qui ne soient pas contents, mais il faudrait aussi publier ce qu’il a dit sur lui-même dans le show », a déclaré Bruyneel au quotidien Le Parisien. Selon Bruyneel, l’autodérision du Texan sur le fait qu’il n’a plus qu’un seul testicule depuis son cancer en 1996 est la preuve que rien de bien grave n’a été prononcé lors de cette émission.