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Une étape au parfum de mythe

La 15e étape du Tour de France aujourd’hui entre Gap et l’Alpe d’Huez n’est sans doute pas la plus redoutable de la troisième semaine mais elle fera sentir aux coureurs le parfum du mythe. Ils franchiront le col d’Izoard avant l’Alpe d’Huez, où des dizaines de milliers de spectateurs feront vivre aux fameux 21 virages de l’ascension l’ambiance d’un stade de football. Izoard, par son versant le plus dur, depuis Guillestre jusqu’au passage féerique de la Casse Déserte, ne compte jamais pour rien. Il donne généralement une photographie assez précise de la hiérarchie du moment. Il sera donc intéressant, dans le contexte du Tour 2006, de voir ceux qui s’y détacheront. Par le passé, tout grand champion avait à cœur de le franchir en tête. Sylvère Maes, Gino Bartali, Jean Robic, Fausto Coppi, Louison Bobet, Federico Bahamontes, Eddy Merckx, Bernard Thévenet notamment avaient dominé Izoard, souvent en atteignant le sommet en solitaire. En 1975, Thévenet avait terrassé Eddy Merckx la veille sur les pentes de Pra-Loup et Louison Bobet, le soir même, était venu le voir en lui disant : « Il est de ton devoir, avec le maillot jaune sur le dos, d’être le premier au sommet d’Izoard demain. » Il s’était exécuté et avait gagné l’étape à Serre-Chevallier. Première explication Dans un cyclisme qui a perdu certaines de ses valeurs depuis les années 90, la tradition n’a pas été toujours respectée et sans doute, aujourd’hui, ce sera un coureur échappé qui aura l’honneur de passer devant la stèle de Fausto Coppi et Louison Bobet, où Jean-Marie Leblanc, pour son dernier Tour de France, viendra s’incliner. L’échappée qui se sera forcément développée en début d’étape sera-t-elle toujours en mesure d’aller à son terme ? Rien n’est moins sûr. « De Gap à Embrun, la route est plate et propice à une échappée. Le col d’Izoard est vraiment loin de l’arrivée (100 km) et il y a de grandes chances que les échappées le franchiront en tête », explique Vincent Lavenu, le manager d’AG2r Prévoyance né à Briançon. « Ensuite, il y a la longue descente vers Briançon et l’ascension du col du Lautaret, vent de face, qui permettra au peloton de refaire une partie de son retard. » Du sommet du col du Lautaret, les coureurs plongeront dans une vertigineuse descente de 40 km jusqu’au Bourg d’Oisans et le pied de l’Alpe d’Huez. « Si l’échappée a moins de quatre minutes d’avance au Bourg d’Oisans, elle n’a aucune chance d’aller au bout », poursuit Lavenu. C’est dans cette ascension que les quatre ou cinq favoris du Tour de France, Floyd Landis, Cadel Evans, Denis Menchov, Carlos Sastre et Andreas Klöden, commenceront à en découdre. Le maillot jaune d’Oscar Pereiro sera alors sans doute en grand danger même si le Tour de France sera loin d’être joué.
La 15e étape du Tour de France aujourd’hui entre Gap et l’Alpe d’Huez n’est sans doute pas la plus redoutable de la troisième semaine mais elle fera sentir aux coureurs le parfum du mythe.
Ils franchiront le col d’Izoard avant l’Alpe d’Huez, où des dizaines de milliers de spectateurs feront vivre aux fameux 21 virages de l’ascension l’ambiance d’un stade de football....