Cinq garçons et cinq petites filles accueillis pendant 3 semaines « pour oublier leur quotidien » « Vacances » françaises pour des orphelins

«De la France, j’aime l’accueil, les plages et Zidane » : Mohammad, 12 ans, fait partie d’un groupe de 10 enfants orphelins de Gaza, accueillis en France pendant trois semaines, dont une à Marseille, pour y vivre des vacances loin de leur quotidien difficile. Ils s’appellent Hanine, Rahane, Ariz ou encore Alaa. Cinq garçons et 5 petites filles sont assis sagement sur les chaises en velours de la mairie des 13e/14e arrondissements de Marseille. Ils écoutent attentivement le discours de Mohammad Laqhila, adjoint au maire et président du groupe Verts à la mairie de Marseille. « Je suis très heureux de vous accueillir dans cette mairie, vous y serez toujours les bienvenus », déclare M. Laqhila, en français, puis en arabe, ajoutant : « Nous compatissons à ce qui arrive à votre pays. Tout ce que je peux espérer, c’est la paix entre les peuples. » La réception à la mairie est une des étapes d’un tour de France chargé, qui a conduit les enfants de Lille à Lyon, avant une troisième et dernière semaine à Marseille, où ils sont accueillis dans des familles. « Ils n’ont pas le temps de s’ennuyer. Ils sont allés au parc aquatique Marineland d’Antibes, à la plage à Marseille, au cinéma et aussi à Aix-en-Provence », explique Miloud Zenasni, responsable régional du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP), qui a financé le voyage des enfants. « Le but est de leur faire découvrir la France, mais aussi de leur permettre d’oublier un peu leur quotidien très dur », souligne M. Zenasni. Tous sont orphelins et vivent dans leur proche famille à Gaza, « dans des conditions très difficiles », explique M. Zenasni qui rappelle que « 70 % de la population palestinienne vit avec 1,50 euro par jour ». « On ne parle pas de leur vie à Gaza, on essaie de leur faire oublier leurs soucis », confie Azedine, Marseillais d’origine algérienne, père de 4 filles et qui a accepté d’héberger 2 garçonnets, Mohammad et Mosbah, 12 et 11 ans, pendant une semaine. « Ils n’ont pas l’air triste, ils sont très ouverts. Ils aiment surtout les jouets, la télévision et aller à la plage », ajoute Azedine. « J’aime aussi Zidane, coupe Mohammad. Et pour la finale de la Coupe du monde, j’étais pour la France. » « À Gaza, ils ne vont jamais à la plage, c’est trop dangereux, alors à Marseille, vous ne pouvez pas savoir comme ils sont heureux de se baigner », précise M. Zenasni. Son association n’en est pas à la première initiative de ce genre et avait accueilli en 2004 des enfants des camps de réfugiés de Jordanie. Le reste de l’année, ces enfants de Gaza sont en partie pris en charge par Salah islamiha, une association qui aide « 10 000 orphelins palestiniens, dont 2 000 parrainés par le CBSP, à survivre, à manger, et leur apporte des soins médicaux et une scolarisation », indique encore M. Zenasni. Dans la salle de la mairie, les enfants sont maintenant impatients d’aller se rafraîchir et de découvrir le petit cadeau (une casquette et un tee-shirt) que la mairie leur a offert. Ils n’auront ensuite plus que quelques jours pour profiter de la plage avant le retour prévu le 17 juillet (aujourd’hui). « Mais avec ce qui se passe à Gaza, ils vont d’abord stationner au Caire. Pour combien de temps, on ne le sait pas », conclut avec inquiétude M. Zenasni. Éric Bernaudeau (AFP)