Cyclisme - Pereiro toujours en jaune après la quatorzième étape du Tour de France Le Français Pierrick Fédrigo le plus malin

Le Français Pierrick Fédrigo s’est joué de l’Italien Salvatore Commesso à l’arrivée à Gap pour remporter hier la 14e étape du Tour de France cycliste, toujours mené par l’Espagnol Oscar Pereiro. Fédrigo et Commesso, derniers rescapés d’une longue échappée, ont résisté au retour du peloton dans cette dure étape de moyenne montagne (180,5 km), rendue encore plus éprouvante par la chaleur (56 degrés au sol !). Tous deux, ainsi que le Belge Mario Aerts, ont évité une chute spectaculaire, à une quarantaine de kilomètres de Gap, qui a éliminé leurs trois autres compagnons d’une échappée lancée à partir du 33e kilomètre. Le Belge Rik Verbrugghe, en tête du groupe, et l’Allemand Matthias Kessler, qui n’a pu éviter l’Espagnol David Canada, ont basculé par-dessus la glissière de sécurité à la sortie d’un virage fermé. Verbrugghe est retombé dans le fossé sans perdre conscience. Il a été touché principalement à la jambe gauche (fracture du fémur), selon le premier diagnostic médical. Canada, qui est resté sur la chaussée, souffre d’une fracture de la clavicule droite. Le Belge et l’Espagnol ont abandonné au contraire de Kessler, qui est reparti malgré le traumatisme de cette chute rappelant celle de l’Espagnol Joseba Beloki, près de Gap déjà, dans le Tour 2003, quand l’Américain Lance Armstrong avait dû couper à travers champs. Au bluff Les trois rescapés de l’échappée se sont présentés au pied la dernière montée, le col de la Sentinelle (2e catégorie), avec un avantage de 1 minute 50 secondes. Aerts a laissé partir le duo franco-italien qui a basculé au sommet, à moins de 10 kilomètres de l’arrivée, avec une trentaine de secondes d’avance sur les premiers poursuivants. Dans la descente, Fédrigo et Commesso ont préservé une courte avance sur les poursuivants pour se disputer la victoire, malgré la sortie de l’Américain Christian Vandevelde, troisième sur la ligne. Le peloton a échoué à 7 secondes. Pereiro a gardé intact son avantage sur l’Américain Floyd Landis (1 min 29 sec), qui n’a compté qu’un seul équipier (Merckx) avec lui dans le final. Dans les rues de Gap, Commesso s’est souvent retourné pour vérifier l’écart sur les poursuivants. À l’inverse, Fédrigo est resté concentré sur son match. Le champion de France 2005, longtemps en tête, a pris le sillage de son compagnon dans les derniers hectomètres pour le déborder au sprint dans les 150 derniers mètres. « Il fallait la jouer au bluff, être dans la roue de Commesso aux 200 mètres pour le dépasser au dernier moment », a déclaré Fédrigo qui avait affaire à un rude adversaire, ancien champion d’Italie et vainqueur de deux étapes dans le Tour (Albi en 1999, Fribourg-en-Briscau en 2000). Âgé de 27 ans, le Français a donné à son équipe son premier succès depuis qu’elle participe à la Grande Boucle. Fédrigo a signé le troisième succès pour le cyclisme français depuis le départ, après les victoires de Jimmy Casper à Strasbourg (1re étape) et Sylvain Calzati à Lorient (8e étape). Outre Verbrugghe et Canada, le Suédois Magnus Backstedt et l’Italien Mirko Celestino ont également renoncé à poursuivre la course.