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Actualités - OPINIONS

L’agression israélienne et ses retombées

Les discours ne suffisent plus Le Liban est en guerre de nouveau... Le Liban est – en principe – un État de droit ; comment une seule catégorie de personnes se permet-elle de prendre une décision toute seule, sans avertir les principaux responsables du pays, entraînant celui-ci dans une guerre que nous refusons tous ? Le Hezbollah va-t-il assumer ces décisions singulièrement personnelles qui ont fait fi de toute consultation préalable avec le gouvernement ? Les pertes sont estimées à des milliards de dollars. Qui va supporter les frais de réparation? L’État, qui ne savait même pas ce qui se concoctait ? L’État appauvri et très endetté ? Pendant que nos politiciens tenaient leurs conférences de presse et entretiens médiatisés, d’autres ont pris des décisions radicales, comme la guerre, sans les avertir. À tous les politiciens, j’adresse un cri : réagissez ! Vos discours ne suffisent plus. Sandra KLAT Et après ? Que veut le Hezbollah ? Où voudrait-il mener le pays ? La riposte n’aurait-elle pas pu attendre jusqu’à septembre ou octobre pour ne pas détruire une saison touristique qui s’avérait prometteuse ? Est-ce par hasard que les touristes ont fui pour Damas ? Le Hezbollah est-il en train de préparer le terrain à une nouvelle intervention syrienne au Liban ? Et de toute façon, qui va assumer la responsabilité des dégâts ? Qui va compenser les 4,4 milliards de dollars attendus cet été, et ratés ? Le Hezbollah va-t-il utiliser les fonds iraniens qu’il reçoit pour assumer la responsabilité de ses décisions ? Est-ce le gouvernement (qui se déclare irresponsable de ce qui se passe sur le sol national) ? Les Libanais sont-ils disposés à subir les conséquences de ce qu’ils n’ont pas décidé ? Devrons-nous payer davantage d’impôts pour satisfaire les caprices du Hezb ? Et les détenus dans les geôles syriennes ? Faudrait-il enlever des soldats syriens pour qu’ils nous soient rendus ? Toutes ces questions pour dire qu’il n’est plus admissible que le Hezbollah continue à prendre les Libanais là où ils ne veulent plus aller. Le Hezb est appelé à se désengager de l’axe syro-iranien, et des organisations palestiniennes, car nous ne pouvons plus croire que tout cela n’est pas fait en coordination avec le Hamas, et en rapport avec les pressions sur Damas et Téhéran, suite à la prise en main par le Conseil de sécurité du dossier nucléaire iranien. Camille MOURANI Deux questions Il faut se poser deux questions : est-ce que l’armée libanaise aurait commis la même bévue de kidnapper deux soldats israéliens ? Et l’autre question : l’armée libanaise est-elle tellement plus faible que le Hezb ? Cela me fait très mal de savoir que votre bel aéroport est détruit et tout cela à cause du Hezb – résistance ou fauteur de troubles ? Avec toute ma sympathie. Hughes LEROY Au rythme du Liban Je vous écris en simple citoyen français qui se désespère pour le Liban. Pendant que nous fêtions à Belfort la Liberté des Lumières que fut la Révolution de 1789, votre pays subit un blocus violant le droit international. La situation au Proche-Orient est très complexe, mais rien ne doit humilier votre pays. La loi du plus fort – à l’instar de la coalition austro-prussienne qui frappa la France – ne tient pas face à l’esprit de résistance nationale. Les incursions étrangères font partie de l’histoire de notre ville. Voilà pourquoi nous célébrons la République installée après tant de morts et de héros incarnés par le Lion de Belfort. On ne peut pas vivre un 14 Juillet sans laisser une sœur de la France se faire humilier par une puissance étrangère plus moderne. L’équilibre de la région – déjà ébranlé par l’occupation illégale de l’Irak – est menacé et des civils sont déjà morts dans cette folie de la guerre. Un règlement impliquant la présence de l’Égypte et de la France avec Jacques Chirac est à espérer parce que ces attaques ne mènent nulle part et n’ont aucune finalité politique. Détruire une centrale électrique palestinienne ou un aéroport libanais est un petit jeu de militaires sûrs de leur victoire. Il faut d’une manière ou d’une autre chasser les aigles et permettre un retour du politique pour que la région retrouve la paix. « Si nous sommes heureux de prendre de nouveau contact avec le Liban, c’est d’abord parce que dans tout cœur de Français, le nom seul du Liban fait remuer quelque chose de très particulier. Les Libanais, libres et fiers, ont été le seul peuple dans l’histoire du monde qui, à travers les siècles, quels qu’aient été les péripéties, les malheurs, les bonheurs, les destins, le seul peuple dont jamais le cœur n’a cessé de battre au rythme du cœur de la France ». (De Gaulle, 27 juillet 1941). Cette fois-ci, c’est le cœur d’un Français qui bat au rythme du cœur du Liban. Tenez bon ! Vive le Liban ! Éric JOUGUELET Belfort, France Réveillons-nous ! L’invasion israélienne du Liban est en place. La communauté internationale est silencieuse, quand elle n’appuie pas les exactions du gouvernement israélien en arguant de la « légitime défense ». Y aurait-il un retour à 1982 ? En parcourant ce matin le journal Haaretz en ligne, et particulièrement le forum de discussion, on ne trouve que des appels à détruire le Liban et les Libanais. Est-ce la solution pour une paix durable au Proche-Orient ? L’escalade et la surenchère de la violence ? Et que faisons-nous en tant que Libanais ? Allons-nous nous laisser entraîner dans ce cycle infernal et nous entre-tuer ? Au lieu de nous déresponsabiliser, de nous jeter le blâme mutuellement, de rester enlisés consciemment ou inconsciemment dans notre torpeur, il est temps de nous unir pour faire face à une situation des plus dangereuses. Nous pourrons par la suite régler nos différends, faire notre ménage et fouetter nos propres chats. Dr Pamela CHRABIEH Chercheure, Université de Montréal De tout cœur avec les libanais Près de quarante ans après un séjour d’un an au Liban, mon souvenir de ce beau pays ne fait que s’amplifier. Est-ce mes vingt ans que je regrette ou est-ce l’accueil et la beauté de ce pays ? Toujours est-il que mon projet de revoir Batroun demeure aussi vivace. C’est promis : dès la retraite, j’accomplis ce pèlerinage. De tout cœur avec le peuple libanais, pris dans une tourmente qu’il ne peut maîtriser. R. LAVERGNE France Dur, dur d’être Libanais ! J’écris ces quelques mots de Chypre où je suis partie avec ma famille passer quelques jours, le matin du fatidique 12 juillet... Nous avions eu du mal à fixer la date, en jonglant entre celles des concerts et autres événements prévus pour la saison. Bref, nous avons quitté un pays peut-être malade psychologiquement, mais en bonne santé physique. Du bord de la mer turquoise où l’on se baigne, entourés de gens de toutes les nationalités, voilà que quelqu’un comprend que nous sommes du Liban. Nous ignorions encore tout de l’horreur qui s’était abattue sur notre pays, cette personne si. L’expression sur son visage ! Nous avons cru qu’elle exagérait en parlant de guerre. Hélas ! Est-ce là notre destin de toujours porter notre nationalité comme un fardeau, comme une tare, comme une croix ? En 1984 déjà, fuyant les bombardements, nous nous étions réfugiés à Chypre, où l’on n’osait pas se dire libanais. Seigneur, ayez pitié de ces pauvres Libanais que nous sommes, faites que l’histoire ne se répète pas! Joumana NAHAS Aiya Napa, Chypre De quel droit ? Je regardais deux pigeons sur la balustrade de mon balcon, leurs têtes baissées, et je me demandais : quelle faute ont-ils commise ? Et nous les Libanais, les vrais, ceux qui ont réellement résisté sans autre arme que leur foi en leur pays, quelle faute avons-nous commise ? Vous qui prétendez contrôler nos destinées, y avez-vous songé une seule fois ? Aujourd’hui, je pense aux détenus libanais en Israël, auxquels Hassan Nasrallah veut nous faire croire qu’il pense, lui aussi, alors que c’est nous qu’il tient prisonniers. Nous qui gagnons notre pain à la sueur de notre front, nous qui ne recevons de l’argent de nulle part, nous qui reconstruisons sans cesse ce que d’autres détruisent. Qu’ont-ils à perdre, eux qui ne veulent rien construire, ni pays ni culture ? S’ils avaient quelque attachement à cette terre libanaise, jamais ils n’auraient entrepris ce qu’ils viennent d’accomplir sans en référer à nous. Il est temps pour nous de réagir, de dire que nous refusons de nous prêter à ce jeu. De dire que nous refusons d’être à la solde de qui que ce soit. Aujourd’hui, nous sommes devenus adultes ; nous ne sommes plus une majorité de moutons de Panurge. Pour nous, exister, c’est raisonner, c’est prôner la vie, non pas la mort. Mairie-Thérèse TABET
Les discours ne suffisent plus

Le Liban est en guerre de nouveau... Le Liban est – en principe – un État de droit ; comment une seule catégorie de personnes se permet-elle de prendre une décision toute seule, sans avertir les principaux responsables du pays, entraînant celui-ci dans une guerre que nous refusons tous ?
Le Hezbollah va-t-il assumer ces décisions singulièrement...