Histoire Christophe Colomb, un tyran cruel et avide ?

Christophe Colomb s’est montré cruel et avide de richesses, alors qu’il gouvernait à Saint-Domingue la première colonie espagnole du Nouveau Monde, indique un nouveau document publié en Espagne. Ce texte, découvert en 2005 dans les archives de Simancas à Valladolid (Centre-Est), montre que Colomb « dirigeait la colonie de façon tyrannique » et faisait preuve d’une « grande avidité », selon l’historienne Consuelo Varela, qui vient d’en assurer la publication. Le document de 46 pages comporte 23 témoignages qui ont contribué à la disgrâce de Colomb, ramené enchaîné en 1500 en Espagne sur ordre de Francisco de Bobadilla et destitué de ses titres de vice-roi et gouverneur des Indes. Ces témoignages, les plus importants sur la colonie apparus depuis 100 ans, montrent la « face cachée » du découvreur de l’Amérique (1492), a déclaré aux médias espagnols Mme Varela, spécialiste reconnue de Colomb, dont est célébré en 2006 le 500e anniversaire de la mort. Selon elle, le navigateur génois et ses frères, présents avec lui dans la colonie, apparaissent comme des « tyrans et appliquaient la justice sans jugement, ne distribuaient pas les vivres aux colons et ne permettaient pas le baptême des indigènes pour pouvoir les utiliser comme esclaves ». Elle cite le cas d’une femme qui eut la langue coupée après avoir été promenée nue sur un âne parce qu’elle avait osé déclarer que « Colomb venait d’une classe inférieure et que son père était tisserand ». Colomb n’en était pas moins « un marin extraordinaire et un père magnifique » pour ses enfants, souligne l’historienne espagnole. La personnalité complexe de Colomb (1451-1506) a souvent été soulignée par ses biographes. Grand navigateur, il fut aussi un commerçant avide de gloire et de richesses qui n’hésita pas à vendre les Indiens des Caraïbes en esclavage.