En souvenir du trentième anniversaire du martyre de William Hawi

Il y a trente ans, le 13 juillet 1976, est mort en martyr William Hawi (1908-1976), alors qu’il supervisait la bataille de Tall Zaatar, camp palestinien transformé en forteresse et abritant des mercenaires. En cette occasion, je me souviens de lui père modèle et militant authentique. Trois qualités le distinguaient fortement : un amour pour la discipline et l’organisation, un courage sans pareil et une éthique dans le comportement. Militant Kataëb depuis 1936, membre du bureau politique depuis 1952, chef du conseil militaire Kataëb depuis sa formation (1961), William Hawi n’a jamais manqué à son devoir partisan et national. Démocrate dans sa pensée et dans son comportement, fidèle dans la mise en application d’une résolution une fois celle-ci prise, même si elle était contraire à son opinion, il était en permanence en conflit ouvert avec tous ceux qui voulaient toucher à l’esprit d’organisation et de discipline au sein du parti. Connu pour être un contestataire, il s’opposait constamment à toutes sortes de compromis, car il avait sa propre conception de la politique. Une deuxième lecture de la situation s’imposait quand William Hawi s’y opposait, ce qui limitait de beaucoup les effets de ces compromis. Ses compagnons prenaient son avis en considération car, à leurs dires, il parlait au nom de la base et ses opinions reflétaient la conscience même du parti. Ainsi William Hawi marqua fortement de son empreinte la période la plus brillante de la vie du parti et de la nation. Toujours déterminé dans ses résolutions, entier dans son engagement, avec la même vigueur et la même obstination, il combattait le relâchement et le dérapage moral, et se défendait contre les forces extérieures qui s’acharnaient sur les habitants du pays. Fidèle à lui-même et soucieux de préserver ses idéaux, il œuvra pour un Liban libre et souverain, démocratique et pluraliste. Depuis la bataille de l’indépendance, aux événements de 1958 jusqu’à la guerre de deux ans, il était aux premiers rangs des combattants. À l’occasion du trentième anniversaire de son martyre, je me souviens de lui père attentionné, sensible et affectueux. Je m’adresse à lui, en cette occasion, pour lui dire qu’il n’a jamais quitté ma pensée et mon cœur, et pour lui dire ma conviction que c’est grâce à son sacrifice et aux sacrifices de milliers d’innocents que le Liban a retrouvé son indépendance. Leila William HAWI