Le Cercle des économistes appelle à un élargissement du groupe aux émergents

Le G8, « club de la concertation internationale », doit s’ouvrir aux grands pays émergents tels que la Chine ou l’Inde afin de mieux gérer la rareté de certaines ressources, a estimé hier le Cercle des économistes au terme de trois jours de débats à Aix-en-Provence. « Nous appelons dès à présent à l’élargissement du G8 aux principales puissances émergentes », a affirmé Jean-Hervé Lorenzi, président de ce groupe d’une trentaine d’économistes français de renom, à quelques jours d’une réunion du G8 à Saint-Pétersbourg (Russie) consacrée notamment à l’énergie. La planète est confrontée à une « rareté des ressources » : celle de l’énergie, « en situation de crise immédiate », mais « plus encore celle de l’eau, des ressources alimentaires, de la santé ou de l’environnement », a-t-il souligné en présentant les conclusions du Cercle. Ce phénomène, qui porte en germe « des conflits que l’on sent inévitables, s’agissant de pétrole, de gaz, d’accès à l’eau », exige des « progrès de la régulation », car « les mécanismes de marché et les politiques de redistribution nationales ne suffiront pas à lisser les évolutions brutales de prix » ni à mieux répartir ces ressources, selon ces économistes. « On ne peut plus prétendre réguler » ces raretés « au sein du G8 dont sont absents les pays qui croissent le plus vite et ceux qui sont exclus de la croissance », ont-il estimé, appelant, outre l’élargissement du G8, à la création d’une Agence internationale de l’environnement et du développement durable. Si, selon eux, « la réponse aux nouvelles raretés n'implique pas de renoncer à la croissance, au contraire », elle « impose, par exemple, d'accepter le renouveau du nucléaire et du développement d'OGM », organismes génétiquement modifiés, afin d'améliorer le rendement agricole.