Mexique - Le candidat de la droite catholique officiellement vainqueur de la présidentielle Calderon tend la main à ses adversaires, la gauche s’organise pour contester

Le vainqueur de la présidentielle au Mexique, le conservateur Felipe Calderon, tend la main à ses adversaires dans la perspective de la formation d’un gouvernement d’union nationale, alors que son adversaire de gauche s’organise pour contester l’élection. «J’appelle tout le monde à participer avec générosité et patriotisme à un gouvernement d’union nationale », a affirmé le candidat de la droite catholique dans son premier discours, après avoir mené une campagne d’une rare agressivité, notamment contre le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), Andres Manuel Lopez Obrador. Déjà, lors de son investiture fin octobre, il avait annoncé son intention de former un gouvernement de coalition si le Parti d’action nationale (PNA de Calderon) ne parvenait pas à s’assurer une majorité au Congrès, et qu’il ne commettrait pas les mêmes erreurs que le président sortant Vicente Fox qui, faute de majorité à la Chambre des députés et au Sénat, achève son mandat sans avoir pu mener les réformes qu’il souhaitait. « Nous aurons à nouveau un Congrès sans majorité. Le message que nous ont donné les Mexicains est clair : travaillez ensemble, laissez de côté la politique des factions, des petits groupes et mettez-vous d’accord pour le bien du Mexique : je le ferai », a dit Felipe Calderon. Outre la formation d’un gouvernement et la constitution d’une majorité au Congrès, Felipe Calderon aura pour défi de réduire les inégalités béantes entre les pauvres et les riches, entre le Sud et le Nord. Selon les chiffres de l’Institut fédéral électoral (IFE), Felipe Calderon a gagné l’élection présidentielle avec une infime marge de 236 000 voix, devant le candidat de gauche Andres Manuel Lopez Obrador. Pendant ce temps, le PRD et son candidat Lopez Obrador ne veulent pas se résoudre à la défaite et organisent la résistance. Ils ont décidé de contester le résultat de la présidentielle devant le Tribunal fédéral électoral (TRIFE), affirmant qu’ils ont gagné le scrutin, comme l’annonçaient les sondages avant l’élection de dimanche dernier. Le PRD a invité ses partisans pour une grande « assemblée », aujourd’hui dans le centre de Mexico, « pour faire valoir le principe de légalité pour que la loi prévale sur la partialité de l’Institut fédéral électoral ». Andres Manuel Lopez Obrador demande un troisième décompte, un par un, des 41,7 millions de bulletins de l’élection présidentielle. Le chef de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), le sous-commandant Marcos qui ne participait pas à l’élection, a lui aussi estimé que la victoire du conservateur Felipe Calderon est le fruit « d’une fraude » orchestrée par le gouvernement mexicain. Le Tribunal fédéral électoral, qui doit officiellement proclamer le nom du nouveau président d’ici au 6 septembre après avoir examiné les plaintes du parti de Lopez Obrador, devra trancher sur la demande d’un nouveau décompte voix par voix.