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BOURSE Les marchés ont toujours l’épiderme sensible face à la Fed de Bernanke

La Réserve fédérale a-t-elle enfin trouvé le moyen de communiquer avec les marchés? Certains analystes en doutent, au vu de l’euphorie, selon eux excessive, qui a saisi les Bourses après sa dernière réunion. La Banque centrale américaine a relevé son principal taux directeur d’un quart de point jeudi, pour le porter à 5,25 %, et publié un communiqué qui a fait s’envoler Wall Street. L’indice vedette Dow Jones a connu sa plus forte progression sur une séance depuis avril 2005, gagnant 1,98 %. Le lendemain, les autres Bourses ont terminé la semaine en forte hausse, que ce soit en Europe (+1,82 % à Francfort, +1,75 % à Paris) ou en Asie (+2,54 % à Tokyo et Hong Kong). Pour certains analystes, cet enthousiasme est sans doute injustifié. « Ben Bernanke n’a pas été plus explicite que la dernière fois. Il a simplement ôté quelques inquiétudes aux marchés en les rassurant par un discours moins agressif sur l’inflation », estime Michael Malone de SG Cowen. Il y a deux mois déjà, le président de la Fed avait mis les marchés en émoi en évoquant une pause dans le cycle de resserrement monétaire, avant de se rétracter en coulisses. Les analystes n’avaient pas manqué de souligner ces volte-face comme autant de faux pas de communication envers les marchés. Pour certains, la récente envolée des marchés est elle aussi disproportionnée par rapport aux propos de la Banque centrale. « La Fed attendait probablement une réponse assez neutre à son communiqué. Donc l’envolée généralisée des cours a sapé ses efforts pour contenir les marchés et l’économie », estime Ethan Harris de Lehman Brothers. Témoin de ces difficultés, la Bourse de New York a reculé dès vendredi. Selon M. Harris, « les marchés ont sérieusement surréagi » jeudi pour trois raisons. En premier lieu, « les réunions de la Fed sont pour la Bourse comme les rendez-vous chez le dentiste : le simple fait que la hausse des taux soit passée la rend contente », affirme-t-il. Plus fondamentalement, les marchés ont été soulagés que la Fed ne relève pas plus agressivement ses taux, alors que la rumeur d’une hausse de 50 points de base courait depuis quelques jours. Mais c’est surtout la teneur du communiqué qui a déclenché leur enthousiasme. La Fed a d’une part souligné que la croissance se modérait, un argument pour faire une pause, et d’autre part modifié la mention disant qu’il lui faudrait peut-être resserrer encore sa politique monétaire. « La conclusion immédiate est que la Fed a légèrement entrouvert la porte à une pause en août ou à l’idée qu’après cette réunion, la fin du cycle était en vue », estime Frederic Dickson de Davidson Companies. Mais il s’agit peut-être de conclusions erronées, avertissent certains analystes. « Même si l’économie est en train de ralentir, la mauvaise nouvelle est qu’il faudra du temps, de nouvelles hausses de taux et des conditions financières plus restrictives pour contenir les pressions inflationnistes qui sont à l’œuvre », estime Richard Berner de Morgan Stanley. L’économiste explique ces pressions par l’épuisement des surcapacités de production, la situation proche du plein-emploi, et la hausse des coûts Deux chiffres publiés vendredi plaident en ce sens. L’inflation a atteint 2,1 % en mai, selon l’indice lié aux dépenses de consommation (PCE), ce qui est au-dessus de la limite de tolérance de la Fed. Par ailleurs, les industriels de Chicago ont annoncé qu’ils avaient dû payer en juin des prix au plus haut en 18 ans.
La Réserve fédérale a-t-elle enfin trouvé le moyen de communiquer avec les marchés? Certains analystes en doutent, au vu de l’euphorie, selon eux excessive, qui a saisi les Bourses après sa dernière réunion. La Banque centrale américaine a relevé son principal taux directeur d’un quart de point jeudi, pour le porter à 5,25 %, et publié un communiqué qui a fait...