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EXPOSITION - « Autonomad » à l’institut Goethe jusqu’au 15 juillet Le pastoralisme revu et corrigé par Anna Fasshauer

Entre support moderne et contemporain et travaux artisanaux, c’est une formulation nouvelle de la société pastorale au Liban qui est exposée à l’institut Goethe jusqu’au 15 juillet. Un vécu des coutumes des nomades de la montagne libanaise que l’artiste allemande Anna Fasshauer a retravaillé et traduit en version artistique. Les tapis tissés main, à base de lainages de moutons, et les photos de pâturages et de transhumance des bêtes introduisent à une installation plus globale. Il s’agit d’une maquette de voiture, grandeur nature, en bois, tapissée des travaux faits main des femmes nomades du Liban travaillant à la manufacture de Arsal. Durant sa récente résidence au Liban, l’artiste née à Cologne a côtoyé ces femmes qui se déplacent depuis de longues années entre la Békaa et le Sud, et dont le troupeau de moutons représente le seul revenu. Il y a quelques années, une ONG a lancé une action commune à Arsal se consacrant à la production et la promotion des produits locaux. L’Association pour le tissage de tapis, établie dans le but d’offrir aux femmes un emploi profitable, fait partie de ce programme. Anna Fasshauer a donc travaillé ce projet en collaborant avec l’Unité environnementale et de développement durable (ESDU) de l’Université américaine de Beyrouth et les personnes de la région de Arsal. Son approche interdisciplinaire donne un aperçu de ces communautés locales et vise à encourager leur développement culturel. Son « véhicule » n’est qu’un instrument pour traduire les contrastes entre la vie sédentaire et pastorale, le moderne et le traditionnel, mais également pour mettre l’accent sur l’importance de certains métiers en voie de disparition. S’articulant sur les notions de mobilité et d’immobilité, «Autonomad » combine la culture nomade avec le concept artistique et présente au grand public une couche sociale menacée ces 25 dernières années par les pressions socio-économiques. Ce n’est pas la première fois que Fasshauer utilise l’automobile pour ses installations. Emblème du monde de la consommation, son auto, instrument presque fétichiste et qui se répète au fil de ses œuvres, a déjà servi pour une installation en pleine rue, à Londres, et une autre exposition à New York. Détourné de son objectif premier et revêtu selon l’occasion, le véhicule permet une autre approche du problème en tentant de stigmatiser le manque d’information et, par conséquent, l’incapacité du public à réagir face à n’importe quel thème politique et social présenté par les médias. Une approche à la fois artistique et sociale qui milite pour des sociétés en péril. Colette KHALAF
Entre support moderne et contemporain et travaux artisanaux, c’est une formulation nouvelle de la société pastorale au Liban qui est exposée à l’institut Goethe jusqu’au 15 juillet.
Un vécu des coutumes des nomades de la montagne libanaise que l’artiste allemande Anna Fasshauer a retravaillé et traduit en version artistique.
Les tapis tissés main, à base de lainages de moutons,...