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Actualités - CHRONOLOGIE

Les chances des 28 candidates de remporter un siège sont très faibles Les législatives, une première historique pour les Koweïtiennes

Pour la première fois, les Koweïtiennes, qui ont obtenu l’an dernier le droit de vote et d’éligibilité, participeront demain à des élections législatives, mais les chances de voir l’une des 28 candidates remporter un siège apparaissent très faibles, selon les analystes. Les Koweïtiennes ont obtenu leurs droits civiques lors d’un vote historique du Parlement le 16 mai 2005. Un mois plus tard, une femme était nommée ministre, une grande première dans l’histoire de cet émirat conservateur. La plupart des femmes candidates aux législatives ont fait campagne avec vigueur, attirant un public nombreux, notamment des femmes. Certaines ont même éclipsé leurs rivaux de sexe masculin. Ainsi, les activistes Roula Dashti, Nabila al-Anjari et Fatima al-Abdali ont présenté des programmes électoraux très ambitieux et ont paru mieux organisées que certains des candidats hommes. Elles ont pourtant eu peu de temps pour préparer leur campagne, dans la mesure où le Parlement a été dissous en mai, plus d’un an avant la date prévue pour les législatives. Certaines candidates se veulent malgré tout optimistes. « C’est la première fois que les Koweïtiennes participent aux élections. Elles entreront dans l’histoire » si des femmes sont élues, a lancé Mme Dashti lors d’un meeting électoral. Mais compte tenu du système électoral actuel, à l’origine de la crise ayant conduit à la dissolution du Parlement, les analystes estiment qu’il sera très difficile, pour ne pas dire impossible, à une femme d’être élue député. « Je crois qu’il faudrait un miracle » pour que des femmes entrent au Parlement, admet Loulwa al-Moulla, secrétaire générale de l’Association sociale et culturelle des femmes, principale organisation féminine au Koweït. « Avec l’actuel système de 25 circonscriptions, les femmes candidates n’ont, à mon avis, aucune chance de succès », a-t-elle déclaré à l’AFP. En vertu de ce système, chaque circonscription élit deux des 50 membres du Parlement, ce qui réduit fortement les chances des nouveaux venus, comme les femmes, explique-t-elle. « Nous devons réduire le nombre des circonscriptions à cinq afin d’augmenter le nombre des députés dans chacune d’entre elles, ce qui accroîtra les chances des femmes », a-t-elle ajouté. Le nombre des électrices est de 195 000, pour seulement 145 000 hommes, la différence étant principalement due au fait que les militaires n’ont pas le droit de vote. Les électrices sont les plus nombreuses dans 21 des 25 circonscriptions, et parfois très nettement, mais rien ne permet de dire qu’elles voteront majoritairement pour des femmes. Les 28 femmes candidates se présentent dans 15 circonscriptions, dont huit se trouvent dans des zones tribales extrêmement conservatrices où les femmes portent encore la abaya, l’habit traditionnel noir qui les couvre de la tête aux pieds, et ont le visage voilé. Leur tâche est encore compliquée par le fait que dans certaines circonscriptions, il y a plusieurs femmes candidates. C’est le cas à Udailiya, au sud de la capitale, où six femmes sont en lice, en même temps qu’une douzaine d’hommes. La militante féministe Kawthar al-Jouaan estime pourtant que la participation des femmes, à la fois comme candidates et électrices, au scrutin de demain est une étape cruciale. La décision de ces candidates de se présenter malgré un délai très court « est une indication que nous voulons mettre nos droits civiques en pratique, surtout après que certains eurent dit que les femmes ne se dérangeraient même pas pour voter », a-t-elle déclaré à l’AFP. « Les Koweïtiennes ont déjà prouvé qu’elles étaient mûres politiquement, mais elles ont besoin d’être formées et préparées aux élections », a-t-elle ajouté. Certaines candidates sont toutefois hautement qualifiées. On trouve ainsi parmi elles plusieurs titulaires de doctorat, des avocates et des femmes d’affaires. Omar HASSAN/AFP
Pour la première fois, les Koweïtiennes, qui ont obtenu l’an dernier le droit de vote et d’éligibilité, participeront demain à des élections législatives, mais les chances de voir l’une des 28 candidates remporter un siège apparaissent très faibles, selon les analystes.
Les Koweïtiennes ont obtenu leurs droits civiques lors d’un vote historique du Parlement le 16 mai 2005.
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