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Actualités - CHRONOLOGIE

« Professeur Carlos » Parreira, le Ghanéen

Le sélectionneur du Brésil Carlos Alberto Parreira, déjà sacré champion du monde en 1994, retrouve, ironie du destin, en 8es de finale, le Ghana où tout a commencé pour l’inconnu petit préparateur physique qu’il était. « À l’époque, c’était “professeur Carlos”. On m’appelait comme ça. Pour eux, c’était bizarre, parce que là-bas, seuls les professeurs titulaires d’une chaire ont le droit à ce titre. Des gens qui ont donc en général au moins une cinquantaine d’années. Moi, j’en avais 24 », se souvient Carlos Alberto Parreira, désormais 63 ans et issu d’un pays où tous les entraîneurs, préparateurs et même arbitres sont qualifiés ainsi. « C’était le début de ma carrière internationale et je me le rappelle très bien », raconte Parreira, qui était alors fraîchement diplômé d’éducation physique et avait choisi de s’expatrier dans le cadre d’un programme d’échange entre le Brésil et le Ghana. Au Ghana, alors qu’il n’avait jamais connu le haut niveau en football, son diplôme sportif lui a permis de diriger avec succès le club de SC Asante Kotoko et... même l’équipe nationale. Il a ainsi atteint une finale de la Coupe d’Afrique des nations (1968, défaite 1-0 en Éthiopie contre le Zaïre), une finale de la Coupe d’Afrique des clubs, remportant une fois le championnat du Ghana. « Je me rappelle très bien des joueurs et de mon équipe technique. Je crois que je pourrais réciter les noms ici ! Mais c’est du passé maintenant ! À l’époque, les conditions étaient difficiles. On s’entraînait et on dormait dans des tentes de l’armée ! À l’époque, un seul joueur était à l’étranger, et c’était aux États-Unis. Aujourd’hui dans la sélection ghanéenne, il n’y en a que 3 qui jouent au pays », explique Parreira, qui reste modeste sur son apport. Globe-trotter « Depuis, beaucoup d’entraîneurs étrangers sont passés par là-bas. Le pays s’est doté d’une structure. Les joueurs sont à l’étranger. Le Ghana a évolué sans moi. Mais je suis heureux que le Ghana se soit qualifié pour son premier Mondial. Il le méritait depuis longtemps. Et d’ailleurs, ce n’est pas parce que c’est son premier Mondial que les joueurs n’ont pas d’expérience », a analysé Carlos Alberto Parreira. De retour au Brésil en 1969, son succès africain lui vaut un poste de préparateur physique du Vasco de Gama, un des plus grands clubs de Rio, avant de rejoindre la sélection brésilienne de 1970 pour le Mexique, comme préparateur physique assistant. Ce Mondial est la première Coupe du monde où le Brésil s’est organisé longuement et scientifiquement pour le rendez-vous avec près de quatre mois de préparation. Le Brésil, qui survole la compétition, est alors entraîné par... Zagallo. Bons amis, ce duo se retrouvera en 1994 dans des rôles inversés (Parreira sélectionneur, Zagallo coordinateur technique). Après la victoire au Mondial 1970, Parreira devient ensuite entraîneur à plein temps au Fluminense (autre grand club de Rio) avant de devenir un véritable globe-trotter. Il a ainsi entraîné en Espagne, aux États-Unis, en Turquie, aux Émirats Arabes unis, avec une mention spéciale pour le Koweït 1982 qui avait affronté la France en Espagne. « Devenir entraîneur puis sélectionneur est venu naturellement », confie Parreira. En rencontrant le Ghana, le « professeur Carlos » boucle une partie de la boucle dont il espère qu’elle le mènera à un 2e titre mondial sur le banc brésilien. « Mais à l’époque au Ghana, je ne m’imaginais absolument pas que mon parcours serait celui-ci. »
Le sélectionneur du Brésil Carlos Alberto Parreira, déjà sacré champion du monde en 1994, retrouve, ironie du destin, en 8es de finale, le Ghana où tout a commencé pour l’inconnu petit préparateur physique qu’il était.
« À l’époque, c’était “professeur Carlos”. On m’appelait comme ça. Pour eux, c’était bizarre, parce que là-bas, seuls les professeurs titulaires...