Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION La peinture des architectes au musée Guiragossian, jusqu’au 30 juin Quand le rationnel fait bon ménage avec l’intuitif

Réunis sous la même coupole, plus d’une quarantaine d’architectes libanais affichent leurs œuvres au musée Paul Guiragossian à Jdeideh. Ces «bâtisseurs» exposent jusqu’au 30 juin et prouvent qu’Ingres n’était pas le seul à avoir plus d’une corde à son arc. C’est à l’initiative d’Emmanuel Guiragossian qu’est né le projet de réunir les peintures des architectes. Une initiative qui n’a pas tardé à prendre forme et vite applaudie par ces bâtisseurs toutes générations confondues. Quatre mois de recherches, de contacts, de sélection, d’avis partagés et, au bout du compte, une collaboration totale de la part des artistes, une exposition structurée et un catalogue expliquant en images le cheminement et l’aboutissement du projet. Mariage du pinceau et du té Préférant l’ombre à la lumière, les architectes sont souvent des êtres discrets qui n’aiment pas s’étaler sur leurs œuvres. «Raison de plus, ajoute Guiragossian, lorsque leur violon d’Ingres est la peinture. C’est pourquoi il m’a fallu du temps pour les convaincre.» Si certains d’entre eux s’y adonnent pour se détendre après le stress des chantiers, d’autres considèrent la peinture comme un véritable exutoire, voire une évasion. Contraints à suivre un plan à la lettre, à respecter les règles et les mesures, les ordonnancements souvent abrupts, ces architectes-peintres trouvent sur la toile un espace de liberté où ils peuvent s’évader à loisir. Alors, en échappées lyriques ou en arabesques, en exubérance de couleurs ou en demi-ton, ils brisent toute limite et sortent des sentiers battus. Mais souvent leur art est mal connu, dissimulé. Il s’agit de leur propre jardin secret et ils n’entendent pas le dévoiler. Avec beaucoup de respect et de pudeur, Emmanuel Guiragossian a réussi à sortir ces artistes de leur tanière. Ils ont joué le jeu et ont accepté de présenter leurs créations. Une manière à eux de contribuer à la bonne marche de ce musée qui propose, tout au long de l’année, des activités interdisciplinaires. Des maîtres, des amateurs, des professeurs et des élèves, toutes générations et toutes formations confondues, ont tous répondu à l’appel. Mahassen Ajam, Maurice et Jean-Marc Bonfils, Bernard, Lucien et Stéphanie Cassia, Élie Gharzouzi, Nadim Karam, Michel Harmouche, Louis Ingea, Joe Kesrouani, Khalil Khoury, Simone Kosremelli, Jacques Liger-Belair, Vazken, Raoul Verney, Samir Sayegh et d’autres encore ; autant de noms inscrits dans le paysage artistique qui ont troqué le té pour le pinceau, témoignant de l’interaction de l’architecture et de la peinture. En huiles, acryliques, aquarelles, mixed-média ou sculptures, les différentes visions artistiques et les élucubrations jubilatoires traduisent, sous le même toit, une certaine soif d’absolu. Colette KHALAF
Réunis sous la même coupole, plus d’une quarantaine d’architectes libanais affichent leurs œuvres au musée Paul Guiragossian à Jdeideh. Ces «bâtisseurs» exposent jusqu’au 30 juin et prouvent qu’Ingres n’était pas le seul à avoir plus d’une corde à son arc.
C’est à l’initiative d’Emmanuel Guiragossian qu’est né le projet de réunir les peintures des architectes....