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« Il faut redonner à la France une voix qui porte », plaide la candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal s’attaque au bilan international de Chirac

Ségolène Royal, s’exprimant pour l’une des toutes premières fois sur les enjeux internationaux, veut redonner à la France « une voix qui porte », loin des « discours défaitistes ». Après ses prises de position iconoclastes sur la délinquance juvénile ou les 35 heures, la présidente de Poitou-Charentes ajoute une corde à son arc de « présidentiable » en s’attaquant au bilan des années Chirac sur la scène internationale. Point de passage obligé de tout aspirant à l’Élysée, la dirigeante socialiste donne son avis sur la mondialisation, l’aide au développement, l’Europe et l’immigration dans un long entretien publié par Le Monde daté de vendredi. L’une de ses réponses favorites à une question sur la politique étrangère consistait jusqu’alors à demander « le temps de la réflexion ». Face à un journaliste qui voulait connaître sa position sur la guerre en Irak, elle avait adopté un ton nettement plus défensif, estimant qu’il n’aurait probablement pas posé cette question à un homme. « Ce n’est pas la première fois qu’elle en parle mais c’est la première fois qu’on fait attention à ce qu’elle dit », s’amuse-t-on dans l’entourage de la présidente de Poitou-Charentes, en soulignant que ses « pistes de réflexion ne datent pas d’aujourd’hui ». « Il faut redonner à la France une voix qui porte, plaide-t-elle dans Le Monde. La France est inaudible parce qu’elle ne met pas en œuvre, ni chez elle ni dans sa politique étrangère, ce qu’elle proclame à l’extérieur. » « Les beaux discours de Jacques Chirac sur les droits de l’homme ou sur l’environnement ne sont pas appliqués. Cela ridiculise notre pays et ruine sa crédibilité », poursuit la « présidentiable » socialiste préférée des sondages qui veut associer plus étroitement le Parlement aux grands choix diplomatiques. « Pour que la France n’ait plus peur de la mondialisation », Ségolène Royal prône un renforcement de la puissance publique tout en précisant qu’il ne s’agit pas de revenir à un « modèle protectionniste ». Ce n’est pas parce que le groupe aéronautique européen EADS traverse une période de turbulences « qu’il faut renoncer aux grands projets européens (...) En politique nationale comme à l’échelle européenne, le volontarisme industriel a un sens et il faut l’incarner ». Depuis le « non » français à la Constitution européenne, il manque à ses yeux une « vraie volonté politique » pour construire « l’Europe par la preuve ». Face à la mondialisation, pour l’environnement, dans le domaine social, l’Union européenne ne doit pas être « sur la défensive mais offensive. Elle en a les moyens ». « Je déplore le discours défaitiste de certaines élites. À les entendre, la France est en déclin. C’est faux », s’emporte Ségolène Royal. La France, dit-elle, « doit reprendre confiance en elle, avoir une posture conquérante mais sans arrogance, être au clair sur ses valeurs, ses atouts et oser les affirmer ». Une injonction qui vaut profession de foi présidentielle.

Ségolène Royal, s’exprimant pour l’une des toutes premières fois sur les enjeux internationaux, veut redonner à la France « une voix qui porte », loin des « discours défaitistes ».
Après ses prises de position iconoclastes sur la délinquance juvénile ou les 35 heures, la présidente de Poitou-Charentes ajoute une corde à son arc de « présidentiable » en...