Rechercher
Rechercher

Actualités

En Autriche, le président américain affiche l’unité UE-USA sur le nucléaire iranien Téhéran se donne jusqu’à août pour répondre à l’offre internationale : Trop long, rétorque Bush

Le président américain George W. Bush a lancé hier un message de fermeté à l’Iran et à la Corée du Nord, refusant notamment de laisser jusqu’à fin août à Téhéran pour accepter l’offre de la communauté internationale sur son programme nucléaire. «Nous allons étudier l’offre et, si Dieu le veut, nous soumettrons notre avis à la fin du mois (iranien) de Mordad », qui se termine le 22 août, a affirmé hier le président iranien lors d’un discours public dans la province de Hamedan. Mahmoud Ahmadinejad a aussi rejeté implicitement la suspension de l’enrichissement d’uranium, qui est un préalable imposé par les grandes puissances à toute négociation ultérieure sur le programme nucléaire iranien. Des « négociations devraient se tenir sur un pied d’égalité, sans imposer aucune condition préalable », a souligné le président. Cette offre a été présentée le 6 juin aux dirigeants iraniens par le haut représentant de l’UE pour la Politique étrangère, Javier Solana. Selon des sources diplomatiques à Vienne lundi, M. Solana a bien expliqué à ses interlocuteurs que les grandes puissances attendaient une réponse d’ici au 29 juin, quand se réuniront à Moscou les ministres des Affaires étrangères du G8. Mais le porte-parole de la diplomatie iranienne Hamid Reza Assefi a assuré hier que « l’Europe, dans un geste correct et avec la compréhension de la mentalité iranienne, n’a fixé aucune échéance ». « Même s’il y avait eu une échéance, la République islamique n’aurait pu l’accepter », a-t-il ajouté. Le porte-parole a aussi critiqué le langage « inacceptable » du président américain, qui avait agité lundi la menace de sanctions politiques et économiques progressives, et « d’intensité croissante » si l’Iran refusait l’offre qui lui est faite. Peu après, le président américain a réagi à l’annonce du délai iranien, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet États-Unis-UE à Vienne, en déclarant que « cela semble affreusement long pour une réponse raisonnable (...) Examiner une offre raisonnable ne devrait pas prendre aux Iraniens autant de temps ». George W. Bush a souligné que l’Iran avait « des semaines et non pas des mois » pour accepter l’offre que lui ont soumise les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne et suspendre l’enrichissement. Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a déclaré en soirée que le président américain « ne peut et ne doit pas être pressé » pour avoir la réponse de l’Iran. Le président américain a également affirmé l’unité des États-Unis et de l’UE dans leurs efforts pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. « Il ne fait aucun doute que nous partageons le même objectif », a-t-il déclaré. L’Iran doit faire le « bon choix » face à l’offre que lui ont soumise les grandes puissances pour qu’il renonce à enrichir l’uranium, a jugé, de son côté, également à Vienne, le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, dont le pays préside actuellement l’Union européenne. Mise en garde de Bush à Pyongyang Le président américain a par ailleurs mis en garde la Corée du Nord, autre État de « l’axe du mal », pour qu’elle renonce à un tir expérimental de missile balistique de longue portée. M. Bush a aussi discuté avec les dirigeants autrichiens, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le haut représentant de l’UE pour les Affaires extérieures, Javier Solana, de la lutte contre le terrorisme, le conflit israélo-palestinien, la sécurisation des approvisionnements énergétiques et la protection de l’environnement. Au cours de ce sommet, M. Bush et ses interlocuteurs européens se sont employés à montrer le visage à la fois de la franchise, mais aussi de l’entente recouvrée après les déchirures sur la crise irakienne. « Le passé est le passé », a déclaré M. Bush, premier président américain à se rendre en Autriche depuis Jimmy Carter en 1979. Les entretiens se passent « très bien, et vous pouvez me citer », avait commenté M. Bush avant l’une de ces séances, toutes dans l’imposante et baroque Hofburg, un des plus grands palais au monde. À l’extérieur, dans un pays majoritairement hostile à M. Bush selon les sondages, un millier de personnes, des lycéens surtout, ont manifesté aux cris de « Bush, rentre chez toi ! » et « Assassin ! » dans les rues quasiment vides. M. Bush a jugé « absurde de penser que nous sommes plus dangereux que l’Iran ».

Le président américain George W. Bush a lancé hier un message de fermeté à l’Iran et à la Corée du Nord, refusant notamment de laisser jusqu’à fin août à Téhéran pour accepter l’offre de la communauté internationale sur son programme nucléaire.

«Nous allons étudier l’offre et, si Dieu le veut, nous soumettrons notre avis à la fin du mois (iranien) de Mordad », qui...