Côte d’Ivoire-Serbie-et-Monténégro, dernière parade des « Éléphants »

Les « Éléphants » de Côte d’Ivoire, qui suscitaient tant d’attente, doivent soigner leur sortie face à la Serbie-et-Monténégro, ce soir à Munich, dans ce match du groupe C opposant deux adversaires déjà éliminés du Mondial. « Montrer qu’on ne peut pas partir comme ça » : tel est le mot d’ordre du sélectionneur des Ivoiriens, Henri Michel, qui s’est employé à « récupérer » (remobiliser) ses joueurs sèchement éliminés après deux défaites sur le même score (1-2) face aux Pays-Bas et à l’Argentine. Le mot « partir » prend d’ailleurs une drôle de résonance dans sa bouche, car l’entraîneur français pressent qu’il ne sera pas reconduit. Mais Henri Michel ne veut pas parler d’avenir avant la fin du dernier match. « Il faut sauver ce qui reste : l’honneur », a lancé l’attaquant Bonaventure Kalou. « Nous voulons sortir la tête haute », a renchéri le défenseur Kolo Touré. Reste à savoir comment les Éléphants auront surmonté leur désillusion, alors que tous les observateurs ont loué les qualités de cette jeune équipe africaine. Kalou a même parlé de « symphonie inachevée ». La star ivoirienne, Didier Drogba, suspendu (2 avertissements en 2 matches), n’aura même pas l’occasion de se racheter (1 but en 2 matches). Gâchis Chez la formation serbo-monténégrine, ça fleure la fin de règne. Le sélectionneur Ilija Petkovic a déjà annoncé qu’il quitterait son poste sitôt de retour dans son pays. Et le défenseur Mladen Krstajic devrait jouer son dernier match sous ses couleurs nationales. Cette rencontre est aussi une question d’honneur pour les Serbo-Monténégrins, mais ils auront du mal à gommer l’image d’une sélection minée par les conflits internes et ridiculisée (0-6) par l’Argentine. L’équipe balkanique est tombée de très haut après un parcours idyllique en qualifications : aucune défaite en dix matchs et un seul but encaissé en Espagne (1-1). Avant même son arrivée en Allemagne, l’ambiance dans le groupe était viciée. Dusan Petkovic avait ainsi décidé de rester au pays, accusé d’avoir usurpé sa convocation en tant que... fils de l’entraîneur. Puis les choix de son père ont été ouvertement critiqués par des joueurs comme Milosevic et Kezman (qui a pris un carton rouge contre l’Argentine). L’impression de gâchis restera quoi qu’il arrive.