Société - Il est permis de draguer à la gym... seulement s’il s’agit de séduire un homme Un guide des bonnes manières pour New-Yorkais impolis

Dans une ville où surpopulation et technologie se conjuguent parfois pour le pire, le magazine « New York » propose un « Petit guide de l’étiquette urbaine » pour faire face aux nouvelles incivilités. «La nature même de New York est précisément la raison pour laquelle nous avons besoin d’étiquette », argumente l’hebdomadaire paru lundi. Cause première d’incivilité : des moyens de communication envahissants. La revue rappelle qu’il n’est pas convenable de téléphoner dans des toilettes publiques, dans un ascenseur ou en plein rendez-vous romantique. Elle liste aussi les situations devant lesquelles il est urgent de libérer ses oreilles de son iPod : en présence de collègues qui pourraient nous nuire, de policiers, de ses parents ou au moment de commander à déjeuner. Dans le métro, lire le journal du voisin n’est autorisé que si la nouvelle est telle que toute la rame en parle ou s’il s’agit d’un événement sportif objet de potentielle commisération. Tout aussi impoli, fixer les gens, se refaire une beauté, poser ses cabas à côté de soi sur le siège. Il est en revanche permis de profiter de l’abonnement à Internet sans fil du voisin si celui-ci n’a pas instauré de mot de passe. « Le réseau gratuit est un don du ciel qui compense toutes les fois où vous avez dû supporter les ébats sexuels, disputes ou répétitions de guitare de vos voisins. » Comment réagir à l’intervention plastique subie par une connaissance ? Si le changement est subtil, lâcher un « Ouaaah ! Tu as une mine superbe. » S’il est évident, ne pas hésiter à le vanter franchement. « New York » conseille aussi d’aller voir directement le forcené qui occupe depuis plus de 30 minutes le tapis roulant à la gym. « Mais si vous êtes rabroué, il est acceptable d’aller se plaindre au comptoir. » Est-il OK de draguer à la gym ? Oui, mais seulement s’il s’agit de séduire un homme. Le journal apprend aussi à voler un taxi, mais poliment : devancer celui qui attend en premier, à condition de s’avancer d’au moins un pâté de maisons. En revanche, posséder un Hummer, cet énorme 4X4 dérivé d’un modèle militaire, est « OK, mais seulement si vous menez un raid de nuit sur Tikrit ». L’hebdo aborde enfin l’épineux code des sorties galantes, rappelant que c’est toujours l’homme qui paie (ou, pour les gays, celui qui a invité). Avec un petit conseil aux couples en-ligne : en cas de rencontre, ne pas abandonner la recherche tant qu’il n’y pas eu entre les deux « la discussion » établissant formellement la notion de monogamie.