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Une nette amélioration étalée sur trois ans, promet le colonel Joseph Doueihy de la Direction générale des FSI Démarrage du projet de transport urbain d’un coût de 140 millions de dollars

L’organisation du trafic routier est aujourd’hui la priorité des Forces de sécurité intérieure. Les promesses de la section de la circulation routière, par la voix du colonel Joseph Doueihy, se veulent fermes et rassurantes, en réponse au ras-le-bol des citoyens et à la recrudescence du nombre de morts sur les routes. Une fois réglés les problèmes de manque d’effectifs au niveau des agents de la circulation, le programme d’organisation du transport urbain, d’un coût de 140 millions de dollars, mis en place par le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le CDR et dont l’application a timidement débuté il y a sept mois, ne devrait pas tarder à démarrer en force. Dans l’attente, 300 nouveaux agents de la circulation, des contractuels, sont venus grossir les rangs des FSI durant les quatre derniers mois, portant à 800 le nombre total des effectifs sur les routes. Chiffre provisoire, car le nombre d’effectifs devrait rapidement atteindre le chiffre idéal de 1400 agents et motards. Une brigade de la circulation verrait alors le jour, dont le rôle serait, outre le respect par l’automobiliste du code de la route, la sensibilisation et l’éveil du citoyen. D’ici à trois ans et demi, le nombre de morts sur les routes ne devrait pas seulement se stabiliser, mais baisser sensiblement. Le colonel des FSI, Joseph Doueihy, développe, pour « L’Orient-Le Jour », les modalités d’application de ce programme. À l’heure actuelle, les agents de la circulation sont toujours aussi débordés, car ils sont placés en nombre limité sur les carrefours et les routes engorgées. Se trouvant dans l’incapacité de régler la circulation et de sévir, par la même occasion, à l’encontre des automobilistes contrevenants, ils se contentent généralement de régler la circulation et ferment les yeux sur les infractions. « Nous avons donné l’ordre aux agents des FSI de désengorger les routes autant que possible, précise ainsi le colonel Joseph Doueihy. Nous leur demandons expressément de ne pas lâcher leur poste pour distribuer des contraventions, afin d’éviter la formation de bouchons », ajoute-t-il. Le centre-ville d’abord En dépit du nombre insuffisant d’effectifs, les FSI ont conduit un projet-pilote au centre-ville de Beyrouth, dans le secteur Solidere. Ils y ont ainsi intensifié les points de contrôle, placé des radars sur deux feux de signalisation et multiplié les sanctions. « Rien qu’en une semaine, les agents de la circulation ont distribué 500 contraventions pour non-respect des feux rouges, indique le colonel Doueihy. Quant aux automobilistes qui ont brûlé les feux sur lesquels ont été placés les radars, ils ne devraient pas tarder à recevoir leurs PV », observe-t-il. Ce projet-pilote devrait être élargi et incessamment appliqué hors des limites du secteur, dans le cadre du projet global de transport urbain. Un projet ambitieux qui, selon le colonel Doueihy, devrait permettre une nette amélioration de la circulation routière au cours des trois prochaines années. D’autant que ce projet de transport urbain de 140 millions de dollars est actuellement en cours d’exécution. Couvrant le Grand-Beyrouth, il s’étale de Khaldé à Nahr el-Kalb et sera financé à 35 % par l’État et à 65 % grâce à un prêt de la Banque mondiale. Ce sont ses recettes qui serviront à rembourser le prêt de la BM. Dans un premier temps, le centre-ville de Beyrouth sera ainsi équipé d’une soixantaine de radars et de caméras au niveau des carrefours et des tunnels. « Des équipements offerts par Solidere aux FSI », tient à signaler le colonel Doueihy, ajoutant que l’installation de feux de signalisation au niveau de toutes les artères du Beyrouth administratif et par la suite du Grand-Beyrouth suivra enfin, de manière progressive. La réussite de ce projet requiert une excellente synchronisation qui émanera d’un centre de contrôle en cours d’aménagement. Son siège sera situé dans la région de la Corniche du Fleuve. Il sera informatisé et fonctionnera selon un programme électronique spécifique, qui permettra l’organisation et la synchronisation de l’ensemble des feux rouges du Grand-Beyrouth en fonction des données récoltées régulièrement sur le trafic routier, les heures de pointe, etc. Et le colonel Doueihy d’expliquer que les feux n’auront pas la même cadence toute la journée, mais ils seront réglés en fonction de l’intensité du trafic. Des citoyens réfractaires à la sensibilisation Ce projet englobe, par ailleurs, la construction dans le Grand-Beyrouth de 19 ponts et passages souterrains, dont ceux de Dora, du rond-point Hayeck et bientôt de Adlieh et du Musée. Il comprend également la construction et la réhabilitation des trottoirs de manière à permettre le stationnement de voitures, ainsi que l’installation de 700 puis de 1 400 parcmètres, ayant une capacité totale de 14 000 places de parking. Quant aux routes, elles seront éclairées et équipées de signalisation (lignes, passages piétons...). « Même les autoroutes et les routes internationales seront équipées de 120 radars servant à contrôler la limite de vitesse », poursuit le colonel Doueihy. Ce projet bien ambitieux ne pourrait, certes, aboutir sans une réelle sensibilisation du citoyen libanais. « La responsabilité de cette sensibilisation n’incombe pas exclusivement aux FSI, mais elle doit être partagée entre les ministères de l’Intérieur, de l’Éducation et de l’Information », estime-t-il. Le responsable énumère alors, preuves à l’appui, les nombreuses campagnes de sensibilisation réalisées par les FSI, notamment les campagnes d’affichage et télévisées, les brochures distribuées, les conférences d’éveil données par les officiers dans les écoles... mais qui, malgré la force du message véhiculé, ne réussissent toujours pas à inciter le citoyen libanais à la prudence. « Nous avons multiplié les conseils pour le port de la ceinture de sécurité. Nous frappons aux portes des institutions publiques et privées. Nous supplions le conducteur de ne pas se tuer sur les routes. Mais il continue de faire la sourde oreille. Que pouvons-nous faire de plus ? » demande-t-il. Le colonel Doueihy estime, à ce stade, que les deux ministères de l’Information et de l’Éducation doivent travailler de pair avec les médias pour mettre en place des émissions d’éducation du citoyen. Ce n’est qu’au prix de cette collaboration et d’un matraquage quotidien sur plusieurs chaînes de télévision que la sensibilisation de la population donnera des résultats concrets et que le chiffre annuel des victimes de la route sera revu à la baisse. Alors qu’un nouveau code de la route est à l’étude, la Direction générale des FSI planche également sur un projet visant à créer une brigade de la circulation, qui prendra exclusivement en charge le trafic routier dans son ensemble. Réduire le nombre de victimes sur les routes libanaises est aujourd’hui la priorité des FSI et, plus précisément, du général Achraf Rifi, directeur général des FSI. Mais dans l’attente d’une amélioration, « d’ici à une année dans le meilleur des cas, il ne faut pas espérer de miracle », regrette le colonel Doueihy.
L’organisation du trafic routier est aujourd’hui la priorité des Forces de sécurité intérieure. Les promesses de la section de la circulation routière, par la voix du colonel Joseph Doueihy, se veulent fermes et rassurantes, en réponse au ras-le-bol des citoyens et à la recrudescence du nombre de morts sur les routes. Une fois réglés les problèmes de manque d’effectifs au niveau...