Étude Les attentats-suicide, menace majeure pour les États-Unis

Les attentats-suicide sont la menace numéro un pour les États-Unis, devant les armes biologiques, chimiques ou nucléaires, concluent des spécialistes du terrorisme et de la politique étrangère américaine dans une étude publiée hier. Les attaques de kamikazes sont redoutées par 67 % des spécialistes interrogés, suivies par les armes radiologiques citées par 20 % des sondés, les armes biologiques (10 %), et enfin les armes nucléaires (9 %), selon ce groupe basé à Washington et réunissant 117 experts. « Les Américains n’ont jamais redouté les attentats-suicide avec autant d’intensité que les habitants de Amman ou de Jérusalem, précise cette étude. Mais la probabilité que les États-Unis échappent à cette forme de terrorisme qui est la plus répandue à travers le monde pourrait bientôt s’annuler. » D’après cette enquête, 84 % des experts pensent que les États-Unis seront victimes, dans les 5 années à venir, d’attentats du même genre que ceux survenus à Londres en 2005 et à Madrid en 2004. Ils sont 79 % à penser que des attaques similaires à celles du 11/9 peuvent se reproduire aux États-Unis. Pourtant, la peur du terrorisme a largement décliné dans l’opinion américaine ces derniers mois. Un sondage CBS publié en mai montrait ainsi que seuls 5 % des Américains considéraient le terrorisme comme le problème le plus grave auquel les États-Unis devaient faire face, derrière la guerre en Irak, l’économie, l’immigration et le prix de l’essence. Cette enquête témoigne également de l’écart qui existe entre le point de vue de l’opinion et celui des spécialistes. À la question de savoir si les États-Unis sont en train de gagner la guerre contre le terrorisme, ils ne sont que 13 % d’experts à répondre positivement, contre 56 % des personnes interrogées. De même, 87 % des spécialistes pensent que la guerre en Irak a eu un impact négatif sur cette lutte contre le terrorisme, contre 44 % des Américains en général.