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Urbanisme Quel sera le visage de Paris en 2020 ?

Faut-il construire des gratte-ciel dans Paris? Privilégier bureaux ou logements sociaux? Le débat fait rage dans la capitale française, qui se vide de ses couches populaires, au risque de se transformer, comme le critiquent certains, en « ville musée » pour touristes étrangers. Sur une surface exiguë de 105 km2, où le terrain est rare et cher, la question de la densité est cruciale face à la forte demande de logements, notamment de logements sociaux, mais aussi de bureaux. Les élus de Paris débattent, depuis hier, du plan d’urbanisme qui dessinera le Paris de 2020, voire 2025. Ce plan local d’urbanisme (PLU), qui vise à rééquilibrer Paris en développant les bureaux à l’est, et les logements, notamment sociaux, dans les quartiers ouest plus huppés pour une « meilleure mixité », divise fortement la majorité de gauche, arrivée à l’Hôtel de Ville en 2001, sous la houlette du maire socialiste Bertrand Delanoë. Les socialistes ont assisté impuissants à l’explosion des prix de l’immobilier, qui rejette au-delà de la capitale les classes populaires et moyennes. « Face à la crise du logement à Paris et en proche couronne », avec plus de 100 000 demandes en attente dans la capitale seule, les Verts parisiens réclament « plus de logements et moins de bureaux », et surtout 2/3 de logements sociaux. Sinon, ces turbulents alliés des socialistes, dont les voix sont nécessaires à l’adoption des projets de la municipalité, menacent de voter contre le PLU. Un « diktat » que dénoncent les communistes, autre composante de la majorité municipale, pour qui « aménager la ville avec une seule priorité, le logement », serait une « solution ruineuse pour l’avenir ». Les communistes proposent la construction de 5 000 logements publics par an et, pour ce faire, ils sont prêts à briser un tabou et à donner leur feu vert, sinon à des tours, du moins à des « immeubles de grande hauteur » (50 mètres, contre un maximum de 37 actuellement) édifiés sur les pourtours de la capitale. Il y a deux ans, les Parisiens s’étaient prononcés à plus de 60% contre les gratte-ciel, lors d’une consultation informelle. Bertrand Delanoë « est pris entre la demande des Verts de maison individuelle, avec une cabane au fond du jardin, et celle des communistes, qui veulent des immeubles style Berlin-Est », ironise Jean-François Legaret, élu parisien du parti de droite UMP qui a annoncé un vote hostile au PLU. Un autre sujet de divergence porte sur l’extension aux communes voisines de la capitale des plans de développement économique, de logement et de transports. Les élus UMP de même que les Verts veulent « briser le carcan des 105 km2 » du Paris intra-muros, qui ne compte guère plus de 2 150 000 habitants, pour engager une concertation avec les villes voisines. L’agglomération parisienne compte plus de 11 millions d’habitants. Les Verts s’insurgent en effet contre les décisions « parisiano-centristes » prises « au détriment des banlieues déshéritées », en proie à des émeutes à l’automne dernier.
Faut-il construire des gratte-ciel dans Paris? Privilégier bureaux ou logements sociaux? Le débat fait rage dans la capitale française, qui se vide de ses couches populaires, au risque de se transformer, comme le critiquent certains, en « ville musée » pour touristes étrangers.
Sur une surface exiguë de 105 km2, où le terrain est rare et cher, la question de la densité est cruciale...