Rapport d’étape purement technique du juge belge ; le chef du PSP refuse tout « pacte d’honneur avec les bouchers et leurs sbires » Brammertz promet des conclusions pour l’automne, Joumblatt n’attend pas et accuse « les tyrans de Damas »

C’est un rapport extrêmement et exclusivement technique que le président de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, Serge Brammertz, a remis avant-hier, samedi, au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Ce deuxième rapport d’étape du magistrat belge fait état de « progrès considérables » au niveau de l’enquête et promet des résultats et des conclusions pour l’automne à venir, c’est-à-dire entre septembre et décembre 2006. Il s’attache en outre à mettre en lumière la très grande complexité de l’enquête : 24 sont en cours et 32 demandes d’aide ont été présentées à 13 États. Sauf que, noir sur blanc ou en filigrane, les allusions à la Syrie (qui n’a d’ailleurs toujours pas réagi) pullulent dans le rapport Brammertz. Et si le juge belge n’a cherché à dédouaner personne sur le plan politique, le chef du PSP, Walid Joumblatt, n’a pas l’ombre d’un doute. « Il n’y aura ni pacte d’honneur ni réconciliation avec les tyrans de Damas, avec ceux qui ont violé l’indépendance du Liban, divisé le pays et tué ses hommes libres, avec les bouchers et leurs sbires libanais. Ce n’est ni Abou-Adass ni un autre qui ont tué Hariri : ce sont les hommes du système policier libano-syrien qui l’ont assassiné, qui ont tué ou essayé de tuer tous les autres », a-t-il accusé hier de Beiteddine, quelques heures après qu’Abdel-Halim Khaddam eut annoncé qu’il disposait d’indices prouvant « définitivement l’implication de Bachar el-Assad dans le crime du 14 février 2005 ». Nos informations et l’article de Ziyad MAKHOUL