Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

«Contraria, contraries, curantur»

Depuis l’assassinat de Hariri, le paysage politique est chamboulé. Les Syriens ont été déboutés, les quatre officiers de renseignements (mal renseignés) ont été écroués, les faux témoins ont été noyautés et les sbires de la Syrie mazoutés. Aoun est rentré, Geagea est sorti, Joumblatt est resté, Nasrallah a résisté, Berry a esquivé, Frangié a sauté (sur la mine réjouie de Nayla), Kandil s’est éteint (provisoirement) et Wahab (l’ex-écolo) est toujours scotché à l’antenne. Les sous-fifres de chacun nous ont offert alors un festival d’invectives calomnieuses d’un niveau éthique jamais égalé. Puis se sont succédé une série d’événements tragiques. Il y a les criminels contre les victimes, les 8 contre les 14, les patrons contre les ouvriers, les riches contre les pauvres, la ville contre la campagne, les élèves contre les profs, les vieux contre les jeunes, les lettrés contre les analphabètes, les modérés contre les extrémistes et j’ai envie de dire aussi : les parents contre leurs progénitures. Cette énumération sociologique est certes un peu caricaturale, mais elle tient sa part de vérité même s’il convient de nuancer toutes ces oppositions. Le Liban libéré du joug syrien devra désormais se résoudre à gérer sa liberté conditionnelle avec beaucoup de tact. Il faudra des mois et des mois, des années, que dire, des décennies pour que la nation prenne la mesure exacte du 26 avril 2005. La majorité des Libanais qui ont refusé la tutelle de la Syrie n’ont pas voulu la mort de celle-ci, mais seulement sa punition. Hélas, notre nation est un petit pays et les grandes nations sont de grandes manipulatrices de l’histoire. Elles se moquent de ses acteurs. Si leurs intentions sont ambiguës, voire contradictoires, leurs plans sont clairs : la chasse aux sorcières intégristes et totalitaires est déclenchée, partout au Proche-Orient. Par les temps qui courent, il faudrait donc peser ses mots et modérer ses actes pour ne heurter personne inutilement. Bon gré mal gré, un virage considérable a été pris. Le Liban vient de tourner le dos à trois décennies de joug syrien, mais il doit faire face à maintes embûches. Il ne doit pas se faire trop d’illusions. Il faut qu’il se sépare des charlatans de gauche ou de droite, du 8 ou du 14 Mars. Il faut aussi réparer les dégâts causés par l’inconséquence des probaassistes et l’ivresse verbale des antisyriens, et enfin le cynisme de certains marginaux. Les puissances occidentales venues à notre secours nous ont bombardés de conseils et de résolutions pour nous sauver des griffes de l’ogre venu de l’Est, mais ils nous ont fait comprendre que le mal se guérissait par le mal : « contraria, contraries, curantur ». Les contraires se guérissent par les contraires. Le contraire m’aurait étonné. Nahi LAHOUD
Depuis l’assassinat de Hariri, le paysage politique est chamboulé. Les Syriens ont été déboutés, les quatre officiers de renseignements (mal renseignés) ont été écroués, les faux témoins ont été noyautés et les sbires de la Syrie mazoutés. Aoun est rentré, Geagea est sorti, Joumblatt est resté, Nasrallah a résisté, Berry a esquivé, Frangié a sauté (sur la mine...