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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À l’Espace SD, jusqu’au 1er juillet «Vivre sa vie», selon Karine Wehbé

Des croquis, des images et d’autres techniques mixtes sont affichés à l’Espace SD jusqu’au 1er juillet. En sept tableaux inspirés de films choisis par elle, Karine Wehbé redéfinit ses rapports à la vie et aux relations amoureuses et confirme son attachement à l’expression cinématographique. Il était probablement difficile à Karine Wehbé, graphiste et cinéphile invétérée, de faire le choix de films qu’elle aime pour les insérer par la suite dans le cadre d’une exposition. Elle y est enfin parvenue au bout d’une année de réflexions et de recherches. C’est finalement le thème, « Vivre sa vie », autour duquel elle a regroupé ses travaux en techniques mixtes, qui en a été le fil conducteur. Ce titre de film de Godard représentera l’axe central de la démarche artistique de l’artiste. En sept tableaux, Wehbé brosse des fragments de vie, des rapports amoureux conflictuels, mais également des personnages aux caractères extrêmes qui vont au bout de leur choix, au risque de se brûler. Il y a ainsi une recherche de soi à travers les relations intimes avec les autres. Sept films, sept créations artistiques Un travail qui se situe à la limite de l’installation puisqu’il s’articule sur des œuvres picturales et photographiques, mais qui nécessite aussi une circulation et une interaction avec celles-ci. «On écrit et on peint le passage d’une image en nous», lit-on dans la préface de son catalogue. C’est ainsi que se définit cette recomposition de films cinématographiques qu’a effectuée Karine Wehbé. «Visionner fréquemment des films, parfois plus d’une cinquantaine de fois, absorber les images et les textes et se les approprier, pour enfin exprimer par d’autres moyens artistiques les émotions et les interrogations qu’ils ont provoquées en moi. Telles étaient les étapes successives de mon travail», confie l’artiste. « Ce n’est pas à des fins purement décoratives ou esthétiques que j’ai entrepris cette démarche, mais pour le plaisir que j’ai trouvé dans le processus de recherche. Aussi, les films présentés n’ont pas été choisis pour leur côté divertissant mais parce qu’ils répondent à des questionnements de la vie, du moins la mienne», poursuit-elle en riant. Au moyen des différentes techniques qui lui ont semblé les plus conformes à l’expression de cette image, ingurgitée d’abord visuellement et régurgitée par la suite émotionnellement, l’artiste a proposé des réponses artistiques. Pour Fox and his Friends de Fassbinder (impressions sur calques, sur plexis), l’artiste opte pour les traits en bleu glacial d’un bic sur un support transparent. Ce serait l’encre de Chine sur papier jauni qui reformule les rapports du couple de l’Atalante de Jean Vigo et les photos repeintes de Vivre sa vie de Godard qui expriment la solitude de l’actrice. Pour Les nuits de la pleine lune de Rohmer, Wehbé a préféré extraire des phrases du superbe dialogue du cinéaste et les sortir de leur contexte. Quant à L’enfant secret de Philippe Garrel, l’artiste évoque par ces plans de Paris et ces cartes retravaillées l’idée de parcours. Enfin, s’agissant des deux films de Bergman, Monika et De la vie des marionnettes, Karine Wehbé réalise, d’une part, une superposition d’images du film fusionnant le rêve et la réalité. D’autre part, elle parvient, au moyen d’impressions sur tissu soyeux, à s’introduire dans le film et à calquer ses émotions dans cette texture douce et sans aspérités. Un montage visuel et émotionnel qui interpelle le visiteur et ne le laisse pas indifférent. Colette KHALAF
Des croquis, des images et d’autres techniques mixtes sont affichés à l’Espace SD jusqu’au 1er juillet. En sept tableaux inspirés de films choisis par elle, Karine Wehbé redéfinit ses rapports à la vie et aux relations amoureuses et confirme son attachement à l’expression cinématographique.
Il était probablement difficile à Karine Wehbé, graphiste et cinéphile...