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Marché frénétique en 2005 à New York, ville-phare de l’art contemporain

Dans un marché frénétique qui attire « nouveaux riches américains » et fortunes chinoises, l’art contemporain a triomphé l’an dernier à New York, place considérée aujourd’hui comme incontournable par les « nouveaux » artistes, les marchands et les grandes maisons d’enchères. Certes, en 2005, une « carte postale » de Venise peinte par Canaletto a réalisé la plus belle enchère de l’année (vendue par Sotheby’s) à 32,5 millions de dollars. Mais cette adjudication n’est pas représentative « d’une année dominée par une véritable frénésie sur l’art contemporain », constate Cyclope 2006 – rapport sur les matières premières et autres commodités rédigé par des universitaires et professionnels. À New York, devenue la capitale incontournable de l’art, 10 plus belles enchères pour la peinture se situaient l’an dernier entre 12,6 millions de dollars pour un Warhol et 22,4 millions de dollars pour un Rothko, lui aussi américain. La blanchisseuse rousse de Toulouse-Lautrec est partie à 22,4 millions de dollars également. Picasso, Roy Lichtenstein, un Venise de Monet et un de Kooning étaient également les vedettes des ventes de Sotheby’s ou de Christie’s. Mais, note Cyclope, les «nouveaux» artistes, une cinquantaine pour la plupart d’origine américaine, puissamment soutenus par leurs galeries et rivalisant souvent d’excentricités, talonnent désormais les plus grands noms de l’impressionnisme qui alignaient record sur record lors de la bulle des années 80. L’indice calculé par Art Price (agence d’informations sur l’art) pour le marché américain fait état d’une hausse de plus de 40 % en 2005. Cet indice est désormais 30 % au-dessus du précédent pic enregistré à l’été 1990, relève Cyclope. Pour les experts, les prix enregistrés aux enchères ne rendent compte que d’une partie de la réalité du marché. Nombre de transactions étaient l’an dernier supérieures à 50 millions de dollars et, selon Cyclope, « il aurait même été proposé aux autorités iraniennes de racheter pour 105 millions de dollars le Pollock du musée de Téhéran acheté à l’époque “décadente” du régime impérial ». Avec ses artistes et ses marchands (Gagosian, Hauser and Wirth, ou le Français Emmanuel Perrotin), New York monopolise donc le marché de l’art alimenté par les nouvelles fortunes de Wall Street, à l’image du gérant de fonds Steve Cohen, dont les emplettes auraient dépassé les 400 millions de dollars sur les cinq dernières années. Les Chinois pointent aussi leur nez avec une passion pour les chefs-d’œuvre de leur passé : Christie’s a vendu l’an dernier à Londres un vase Yuan du XIVe siècle pour 27,5 millions de dollars. Par ailleurs, les maisons de vente s’implantent en Chine : Christie’s, dont le chiffre de sa filiale de Hong Kong est deux fois plus élevé qu’à Paris, a réalisé le 21 novembre 2005 sa première vente à Pékin. Si New York est devenue la plaque tournante de la création et du marché de l’art, Londres, puisant largement dans le réservoir continental, reste la référence pour l’époque classique, constate Cyclope. À Paris sont négociées quelques spécialités, comme les arts premiers, l’époque Art déco et les livres, et en Suisse horlogerie et bijoux. Le duopole Christie’s et Sotheby’s capte la quasi-totalité des enchères qui, toutes maisons confondues, ont atteint l’an dernier 7,5 milliards de dollars. Le produit des ventes de Christie’s, maison appartenant au Français François Pinault, lui-même grand amateur d’art contemporain et dont une partie de sa collection est actuellement exposée au palais Grassi à Venise, a atteint 3,2 milliards de dollars et pour Sotheby’s 2,7 milliards. Françoise MEDGYESI (AFP)
Dans un marché frénétique qui attire « nouveaux riches américains » et fortunes chinoises, l’art contemporain a triomphé l’an dernier à New York, place considérée aujourd’hui comme incontournable par les « nouveaux » artistes, les marchands et les grandes maisons d’enchères.
Certes, en 2005, une « carte postale » de Venise peinte par Canaletto a réalisé la plus belle...