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TÉLÉVISION – Il anime « Shako Mako », la version arabe de « Tout le monde en parle », le samedi soir sur New TV Neshan, « Tout le monde en parle ! »

On l’avait connu « Maestro » du petit écran, sur la New TV, dans l’émission qui portait le même nom. Certains ont apprécié sa mise en scène, théâtrale, son ton, également théâtral, qu’il revendique. D’autres ont critiqué. Neshan a continué, convaincu de ce qu’il offrait. Aujourd’hui, il revient pour l’émission « Shako Mako » dans un style différent, plus clair, plus rapide et plus acerbe. Un défi à relever, et qui ne lui fait pas peur, face à un Thierry Ardisson déjà parfaitement rodé. «Je suis fils de cordonnier et j’en suis fier. » Avec ces quelques mots sincères, Neshan Der Haroutiounian, plus connu sous son prénom, rappelle qu’il n’a rien oublié de ses origines modestes. « Je n’avais pas d’argent, dira-t-il, mais je savais que mon capital, c’était moi ! » Il n’a rien oublié de ses débuts difficiles, de sa réussite construite à coup d’heures et d’heures de travail – et ce n’est pas fini –, de faux nouveaux amis, de vraies relations, de l’importance relative de l’argent, du succès, éphémère, mais grisant, du monde des artistes et de la télévision. Des heures durant, et avec un talent certain de conteur et une diction parfaite, en arabe et en anglais, il vous parlera de sa famille, son enfance, ses graves problèmes de santé, aujourd’hui dissipés. De son identité à la fois arménienne et libanaise, de son image, son physique, que certains trouvaient trop « enfantin », avec une assurance qui gomme tous les balbutiements du passé. Il vous confirmera cette certitude qui l’habitait, « pas un rêve, mais une réalité que j’espérais », depuis qu’il était enfant, qu’ « un jour viendra où je me tiendrai sur un plateau et serai écouté. » Il fera tout en attendant que ce jour vienne à lui. Même faire la moitié du chemin. Et plus, s’il le faut… « Je suis un volcan qui se situe à 12,5 sur l’échelle de Richter ! » Un animateur qui vient de loin « Je devais faire des études de médecine », avoue-t-il, confortablement installé dans son jeune bureau, comme l’exigent nos traditions orientales. » Il lui préférera la biologie, avant de se découvrir des talents d’orateur en langue anglaise, qu’il ira parfaire à Cambridge. Installé à Dubaï pour quelques mois, il se présente à un casting et est choisi entre 400 candidats, pour animer l’émission Saouéné ou Bass, sur Zee Arabia. « Je savais que je pouvais faire plus. » En 1996, il se présente à Studio el-Fan, « pour décrocher la médaille d’or dans la section présentation, sinon, rien… » Ce qu’il fit. En 2001, le très ambitieux Neshan, qui en a marre de répéter des « tu as gagné, tu as perdu », est engagé à la New TV pour présenter Sabah el-Ward, auprès d’autres animateurs, de même que des « spéciales ». Avant de devenir le « Maestro » de la chaîne… Le concept de l’émission est nouveau au Moyen-Orient : un divan, un dialogue presque philosophique, un éclairage dramatique et Neshan, qui ne quitte jamais le noir, son habit de lumière, en pleine verve. « La chaîne m’a fait confiance. Je pense que le succès est un processus cumulatif. Il faut se trouver un style, qui n’aura pas l’unanimité, mais ce n’est pas grave. Cela s’appelle une identité. Et un emballage, car la forme est aussi importante que le fond. » Quatre-vingt-deux émissions plus tard, Neshan aura « couché sur son divan » les plus grandes vedettes du monde artistique, culturel et télévisé. Il en garde de nombreux souvenirs, dont il pourrait parler des heures, et l’empreinte de leur main, encadrée sur les murs de son bureau. « Shako Mako » C’est une Peri Cochin, encore une fois inspirée, qui va acheter les droits de l’émission Tout le monde en parle pour le Moyen-Orient, et proposer Neshan à l’équipe de production. Le principe de Shako Mako, expression irakienne qui signifie « Shou fi ma fi » en arabe et « quoi de neuf ? » en français, doit respecter un cahier des charges. Avec un « format » à suivre à la lettre, à savoir le décor, le principe de l’émission : des invités de tous les univers qui font l’actualité, réunis sur le plateau. L’esprit, à la fois actuel et tonique, la présence sur le plateau d’un « franc-tireur », en la personne de Fadi Reaidy, dont la tâche, difficile, consiste à saisir les opportunités et intervenir intelligemment, sans aucune préparation. Et un animateur qui peut tenir l’antenne, trouver les répliques justes, connaître parfaitement son sujet et être à l’aise. « C’est un challenge, » avoue le jeune présentateur libanais. Pour un grand nombre de téléspectateurs locaux et arabes, il a gagné sa médaille, d’or, sinon rien…, avec des émissions Shako Mako où il sait faire preuve d’audace, de respect et de pertinence, entouré d’invités souvent controversés. Incorrigible premier de classe, intolérant parce que très exigeant, qui pense que le succès est une récompense qui s’acquiert après d’incalculables heures de travail, « 25 heures sur 24, s’il le faut », que la vie est une série de « mont Everest à franchir tous les jours, sans craindre d’avoir froid », il est également, et depuis quelques semaines, le fier rédacteur en chef d’une revue hebdomadaire culturelle et artistique, intitulée Kamar. « La réussite vient d’un dévouement total au travail. Je ne veux pas être célèbre, conclut-il, mais être aimé. » Carla HENOUD
On l’avait connu « Maestro » du petit écran, sur la New TV, dans l’émission qui portait le même nom. Certains ont apprécié sa mise en scène, théâtrale, son ton, également théâtral, qu’il revendique. D’autres ont critiqué. Neshan a continué, convaincu de ce qu’il offrait. Aujourd’hui, il revient pour l’émission « Shako Mako » dans un style différent, plus clair,...