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EXPOSITION «Ici est ailleurs», d’Ayman Baalbacki, à la galerie Agial

«Ici est ailleurs», c’est, à la galerie Agial (rue Abdel-Aziz), une exposition d’une trentaine d’œuvres de Ayman Baalbacki. Des acryliques sur toile, sur bois ou sur papier, ainsi qu’une pièce réalisée en matières mixtes. Comme le titre l’indique, il s’agit d’un accrochage paradoxal, déroutant, dans le sens où les œuvres présentées traitent de thèmes apparemment contradictoires. D’un côté, des compositions « masculines » tant dans le sujet, l’expression, le trait, la couleur et, de l’autre, des... motifs fleuris. D’une part donc, une série de portraits d’hommes masqués, dont on ne voit que les yeux. Luisants. En petits formats et couleurs sombres, une galerie d’anonymes, en cagoule, casque militaire, casque de motard, foulard palestinien, bandeau, ou même la tête enfoncée dans un sac, dégage une agressivité diffuse. Un peu plus loin, se démarquant du lot, un Auto-anonyme, ou l’autoportrait de l’artiste – visage structuré, menton volontaire, crâne rasé, boucles à l’oreille droite et yeux biffés d’un trait –, prend le contre-pied de la démarche précédente tout en exprimant ce même sentiment menaçant. Né en 1975, Ayman Baalbacki, après un premier diplôme d’études supérieures en peinture obtenu à l’UL en 1998 et un second diplôme d’études supérieures en art-espace décroché à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad – Paris) en 2002, suivis d’un DEA en arts des images et art contemporain, complète actuellement son cursus artistique, à Paris VIII, par un doctorat sur ce même thème. Détenteur de plusieurs prix, dont la médaille d’argent en peinture aux Jeux de la francophonie 2005 et le premier prix du concours des artistes de la Cité internationale universitaire de Paris en 2003, il a à son actif plusieurs expositions collectives au Liban, en France, en Grande-Bretagne, en Argentine, en Égypte et au Niger, ainsi qu’une exposition individuelle en 2002, à la Maison du Liban, Cité internationale universitaire de Paris. Tours de Babel Ayant grandi durant la guerre, l’artiste reste profondément imprégné par ses paysages de désolation, ses quartiers dévastés et les divisions qui s’ensuivirent. Cela ressort dans ses toiles représentant le Stade I, II et III, Le Parlement, ou encore, dans la « sculpture », accumulation de matelas, réchaud à gaz, conteneur en plastique et casserole, le tout surmonté d’un coq empaillé et intitulée Wadi Abou-Jmil. Des peintures de lieux vides de toute présence humaine, de carcasses d’hémicycles qui suggèrent, par la nervosité des traits hachurés, qu’ils ont été les théâtres d’affrontements dévastateurs. Dans ce même registre, des variations sur le thème de La Tour de Babel (une immense acrylique sur toile, une autre sur papier de grand format et trois petits formats sur bois) expriment, par des superpositions de touches multicolores, l’incommunicabilité qui engendre les divisons et les effondrements... Établissant un pont entre les toiles précédentes et un grand tableau composé de carrés de motifs fleuris : une monumentale peinture d’un immeuble en béton, aux ouvertures duquel des touches de couleurs figurent le linge suspendu et au-dessus duquel virevoltent des nuages de fleurs, dégage quelque chose d’étrange. Entre piquant et fascinant. Quelque chose de l’ordre de l’« Ici est ailleurs ». Jusqu’au 17 juin. Z. Z.
«Ici est ailleurs», c’est, à la galerie Agial (rue Abdel-Aziz), une exposition d’une trentaine d’œuvres de Ayman Baalbacki. Des acryliques sur toile, sur bois ou sur papier, ainsi qu’une pièce réalisée en matières mixtes.
Comme le titre l’indique, il s’agit d’un accrochage paradoxal, déroutant, dans le sens où les œuvres présentées traitent de thèmes...